Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du lundi 28 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Vous posez une question très importante, monsieur le député. En ce qui concerne la forêt, nous devons agir d'un point de vue tant conjoncturel que structurel. La conjoncture, ce sont les scolytes qui attaquent la forêt. Nous travaillons beaucoup, nous tâchons de sortir du bois – c'est le cas de le dire – , nous engageons des moyens. Je vais bientôt effectuer un nouveau déplacement sur le terrain pour examiner la situation. Tous les acteurs forestiers sont à pied d'oeuvre. Il faut se battre, mais la France n'est pas le seul pays à devoir résoudre ce problème : l'Europe entière y est confrontée. Je pense que le réchauffement climatique y est pour beaucoup. Les spécialistes estiment qu'un gros gel, cet hiver, permettrait peut-être d'éliminer les scolytes… On évoque souvent les quelque 600 millions d'euros que l'Allemagne entend consacrer à la forêt. Mais on ne peut pas comparer la forêt française et la forêt allemande – beaucoup plus vaste et dont la situation est beaucoup plus grave.

J'en viens à la dimension structurelle de la question : la résilience de la forêt française. J'ai réuni le comité stratégique de la filière bois – CSFB – il y a une dizaine de jours. Tous les acteurs étaient représentés, y compris les ONG. J'ai immédiatement débloqué 16 millions d'euros pour répondre à la crise que vous évoquez, pour essayer d'aider les forestiers comme ils le souhaitaient.

Parallèlement, j'ai demandé que les forestiers, avec des représentants du ministère et des parlementaires membres du CSFB, définissent un plan stratégique pour le mois de mars prochain. Sans doute, certains jugeront que c'est trop tard, et je peux les comprendre. Reste que nous avons réglé nos difficultés avec la fédération nationale des communes forestières – FNCOFOR – ; nous travaillons beaucoup avec les propriétaires forestiers. Le vote en commission d'un amendement qui visait à exonérer la filière bois de 15 % de la taxe foncière sur les propriétés non bâties – TFNB – est de nature à l'aider. Nous entendons bien sûr aller beaucoup plus loin et nous tâcherons de prendre des mesures fortes afin que la résilience de la forêt soit significative. Dans cette perspective, l'ONF redeviendra la pierre angulaire de la politique forestière française.

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