Monsieur le président Chassaigne, non seulement je ne suis pas prêt à vous suivre, mais, si nous vous suivions, ce serait dans une impasse et non sur une voie d'avenir. Je regrette d'avoir à vous le dire, ce n'est pas au contribuable français de payer encore plus. Nous ne voulons pas mettre en place une assurance publique.
L'agriculture est la seule profession pour laquelle une assurance n'est pas obligatoire. Un charcutier, un boucher, un menuisier, un entrepreneur assure son outil de travail. Pour l'agriculteur, l'assurance n'est pas obligatoire, et c'est bien le problème.
Aujourd'hui, la faillite, ce n'est pas « le » système assurantiel, c'est « ce » système assurantiel, celui qui ne permet pas aux femmes et aux hommes de s'assurer. C'est un système dans lequel un agriculteur qui n'a pas beaucoup de moyens ne peut pas se payer une assurance coûteuse. En outre, en cas d'aléa climatique, après une année de grêle ou de gel, le coût de l'assurance est multiplié par x. Tout cela ne colle pas.
L'assurance n'est pas obligatoire, et elle a peu de chance de le devenir, car les professionnels ne le veulent pas. Aucun syndicat agricole n'y est favorable, même ceux qui sont les plus proches de vous, monsieur Chassaigne !