Je crois avoir une assez bonne maîtrise de la LOLF pour savoir que, si nous ne procédions pas ainsi, notre amendement ne pourrait pas être déposé, compte tenu de l'article 40. Si cela vous fait plaisir, nous pouvons jouer les hypocrites toute la soirée, mais ce serait une perte de temps inutile. Mieux vaut passer à l'essentiel.
Pourquoi 330 millions supplémentaires ? Pourquoi nous semble-t-il essentiel d'aider l'investissement dans ce secteur ? Si nous pensons qu'il suffit de fixer des objectifs et que chacun s'y retrouvera, sans surcoût ici ou là, si nous pensons qu'aucune planification n'est nécessaire pour atteindre ces objectifs en temps et en heure, alors on peut en effet affirmer que l'État ne sert à rien dans cette affaire et qu'il suffit de s'en remettre au bon vouloir des uns et des autres.
Tant mieux si des collectivités n'ont pas attendu les objectifs fixés par l'État ! Félicitations à ces collectivités et à leurs cantines scolaires ! Mais, si l'on veut massifier l'amélioration de la qualité des repas, si l'on veut qu'elle soit générale dans tout le pays, alors oui, nous devons nous en donner les moyens !
Travailler les produits nobles – je dis bien travailler, et pas seulement réchauffer – , cela passe aussi par un objectif de qualité gustative et par le soutien aux investissements.
Nous partageons sans doute l'objectif de 50 % de produits durables et 20 % de produits bio, mais je trouve quant à moi qu'à l'horizon de 2022, cet objectif est tout simplement minable ! Nous devrions aller beaucoup plus loin. Or, pour cela, il faudrait mettre l'argent sur la table, réorganiser et planifier la production, afin d'arriver à 50 % de produits bio, et pas 50 % seulement de produits durables, dans les cantines scolaires.
Ce n'est malheureusement pas votre objectif, car vous laissez la main invisible du marché faire son beurre. Nous ne sommes pas d'accord !