Monsieur Cesarini, j'ai évoqué le sujet à plusieurs reprises avec Matthieu Orphelin et vous-même. L'idée est séduisante, car ce peut être une orientation susceptible d'être mise en oeuvre. Ce n'est pas celle que le ministère choisit, et ce pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, le rapporteur spécial vient d'évoquer les zones de non-traitement, notamment les chartes de riverains qui doivent être mises en place d'ici à la fin de l'année : je pense qu'elles peuvent en grande partie répondre au problème, voire contribuer à lutter contre l'agribashing.
De plus, nous avons consacré beaucoup d'argent à cette question dans le cadre des MAEC et des aides à la culture biologique : nous augmentons le budget de 168,4 millions d'euros en CP et de 231 millions en AE par rapport à 2019 pour aller encore plus vite dans cette direction. Vous me direz que vous proposez 50 millions supplémentaires sur un an, tandis que notre dispositif s'étale sur cinq ans, ce qui ne revient pas forcément au même, mais je pense que, dans ce cadre, nous pouvons atteindre l'objectif que vous recherchez. Il faut faire confiance à l'intelligence collective, à celle des chartes de riverains, à celle de tous ceux qui veulent avancer. Je sais que pour des raisons parfois électoralistes, certains veulent se faire de la publicité en proposant de créer des zones de non-traitement de 100 mètres, de 150 mètres ou de 250 mètres – pourquoi pas 1 kilomètre ? – , mais cela n'a aucun sens : il faut s'appuyer sur la science ; or elle montre la validité des zones de non-traitement proposées par l'ANSES suite à l'enquête publique.