Sans aucune posture, mais dans un esprit constructif, je veux redire que je crois profondément aux fermes Dephy. Elles doivent rayonner. Nous avions d'ailleurs demandé que cela fasse partie du contrat passé avec les chambres d'agriculture – je ne sais pas si le rétablissement du contrat de financement avec l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture, l'APCA, a été doublé d'un contrat d'objectifs, mais je crois que ce réseau, comme celui de l'Association de coordination technique agricole, l'ACTA, doit être mis au défi de faire rayonner les 3 000 fermes Dephy dont nous avons décidé la création en 2014 dans le cadre du plan Écophyto 2.
Depuis cinq ans, ce programme est malmené, notamment par l'abandon des certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques – CEPP – qui, de l'avis de tous les scientifiques et de tous les experts, a été une faute politique majeure. Vous savez que cela reste un différend essentiel entre nous, monsieur le ministre : alors que le dispositif des CEPP constituait le levier le plus important de l'agroécologie, vous l'avez abandonné. Vous en portez malheureusement la responsabilité. Je plaide encore pour que vous reveniez sur cette décision malheureuse.
Monsieur Dive, je n'ai pas pu m'exprimer tout à l'heure, mais je tiens à vous dire que l'abandon molécule par molécule est une impasse. Cela ne marche pas ! Les trois molécules de remplacement du glyphosate sont pires que le glyphosate. Il faut une action systémique, qui passe par des fermes expérimentales, par la diffusion de nouvelles pratiques, par de la recherche et développement, par des territoires d'innovation, mais surtout pas par une politique d'abandon molécule par molécule, qui n'a aucun sens.