L'organisation terroriste n'a pas été vaincue. Elle a été défaite territorialement grâce à l'appui et au sacrifice des Forces démocratiques syriennes, mais l'idéologie est toujours là, et les nombreuses cellules clandestines de Daech représentent plus que jamais une menace pour la sécurité au Moyen-Orient et en Europe.
Le chaos provoqué par les opérations turques favorise la résurgence de Daech et augmente considérablement le risque de dispersion des combattants terroristes étrangers actuellement détenus dans le Nord-Est syrien.
Aujourd'hui, un nouvel équilibre des forces se dessine sur le terrain, entre la Russie, la Turquie, l'Iran et le régime de Damas. Afin de continuer à peser, voire simplement à exister au Levant, il nous faut, sans plus attendre, repenser notre action collective contre Daech, rebâtir une coalition solide et solidaire à même de mener loyalement le combat au long cours contre le terrorisme.
Face à la catastrophe humanitaire qui s'aggrave d'heure en heure, nous condamnons la stratégie d'Ankara de relocalisation forcée de milliers de réfugiés, dont le seul objectif est de changer durablement la composition ethnique du Nord-Est syrien. Une telle opération visant à chasser les nombreuses minorités présentes – kurdes, chrétiennes, syriaques, yézidies – ne pourrait qu'engendrer de nouveaux conflits. Aucune démocratie ne doit l'accepter.
Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, nos condamnations unanimes de ce jour doivent impérativement se traduire en actions fermes et résolues.