En 2019, l'activité opérationnelle de l'armée de l'air est demeurée intense, sur le territoire national comme sur les théâtres d'opération extérieurs. L'année a également été marquée par la poursuite du rehaussement capacitaire, ainsi que par des annonces structurantes. Citons par exemple la signature d'un accord de coopération sur le système de combat aérien du futur – SCAF – avec l'Allemagne et l'Espagne, lors du salon du Bourget, et la création du Commandement de l'espace, qui préfigure la naissance d'une armée de l'air et de l'espace.
Au rang des bonnes nouvelles, ajoutons le présent projet de budget, dont je dois admettre qu'il est, pour l'armée de l'air, conforme aux dispositions de la dernière loi de programmation militaire. Toutefois, le renouvellement des ambitions et l'acquisition de nouvelles capacités ne doivent pas masquer la persistance de durables fragilités.
J'en citerai trois principales. Premièrement, le niveau de disponibilité des flottes aériennes demeure largement insuffisant, ce qui pèse sur la régénération organique des appareils comme sur les capacités de l'armée de l'air à mener ses missions opérationnelles. Au demeurant, j'observe que les prévisions de disponibilité pour l'année 2019 ont été revues à la baisse pour quasiment toute la flotte. « Il faut que ça vole ! », disiez-vous, madame la ministre, lors du lancement de la direction de la maintenance aéronautique. J'entends bien qu'il faut du temps, mais cela fait bientôt deux ans !
Deuxièmement, la fidélisation des personnels est toujours plus difficile, dans un contexte de forte attractivité du secteur civil, pour les personnels navigants comme pour les mécaniciens. Divers leviers ont été actionnés, tels que les primes et les conventions avec les industriels, mais cela suffira-t-il, alors même que nous devons consentir un important effort pour recruter et former les aviateurs de demain ?
Troisièmement, les perspectives financières à moyen terme inquiètent. À moins de deux ans de l'actualisation de la LPM, c'est peu dire que la couverture des besoins pour les trois dernières années de la période de programmation intrigue ! Au reste, même si l'effort de défense atteint 2 % du PIB, nous savons d'ores et déjà qu'il n'atteindra pas les 50 milliards annoncés, en raison de la baisse attendue dudit PIB.
Rassurez-nous, madame la ministre ! Ne dit-on pas « Dans le doute, abstiens-toi » ? Quoi qu'il en soit, si abstention il y a, vous savez qu'elle sera bienveillante. Ainsi, vous pouvez compter sur ma vigilance pour les années à venir.
J'en viens à présent au thème que j'ai choisi de mettre en avant cette année : les hélicoptères de l'armée de l'air. Permettez-moi, à cette occasion, de rendre hommage à l'un des pionniers de l'emploi militaire des hélicoptères, le lieutenant-colonel Alexis Santini, originaire du village d'Ota, situé en Corse-du-Sud, dans ma circonscription !