Intervention de Florence Parly

Séance en hémicycle du mercredi 30 octobre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission défense (état b)

Florence Parly, ministre des armées :

Je ne suis pas favorable à cet amendement, et je souhaite apporter une réponse de fond à M. Lachaud.

Tout d'abord, s'agissant de la contribution à l'OTAN, que vous souhaitez réduire, la France se contente d'honorer les engagements qu'elle a pris. Ni plus, ni moins. On peut discuter d'une remise en cause de l'appartenance à l'alliance, mais c'est un autre sujet ; dans la mesure où nous en faisons partie, il me paraît cohérent que nous assumions les engagements budgétaires qui lui correspondent.

Par ailleurs, ma conviction personnelle est que cette alliance me paraît compléter la souveraineté nationale de la France. Cela ne veut pas dire pour autant que nous sommes prêts à accepter n'importe quel comportement. Vous avez eu raison de souligner la situation extrêmement grave qui prévaut en ce moment dans le Nord-Est syrien. J'ajouterais que le Président de la République a condamné sans appel l'intrusion unilatérale de la Turquie, membre de l'alliance atlantique, en Syrie, et que j'ai moi-même eu l'occasion de m'en entretenir très directement avec mon homologue turc lors d'une réunion qui s'est tenue la semaine dernière à l'OTAN. La France a pris plusieurs décisions, dont la suspension de toute exportation d'armement à destination de la Turquie et la remise en cause, annoncée formellement la semaine dernière, de l'engagement pris de déployer des batteries de défense anti-aérienne en Turquie. De tous les pays ayant pris cet engagement, nous sommes le seul à l'avoir remis en cause.

Pour terminer, nous activons tous les canaux diplomatiques possibles pour que la Turquie respecte le droit international, en particulier si celle-ci devait – comme cela semble être le cas – relocaliser en masse et contre leur gré des réfugiés syriens qui avaient migré en Turquie. Si c'était avéré, cela serait en contradiction avec le droit international.

Monsieur le député, comme vous le voyez, nous continuons d'être aux côtés de nos alliés kurdes ; nous avons bien conscience que la lutte contre Daech ne s'éteint pas avec la mort d'Al-Baghdadi, tout comme nous avons conscience de la valeur et de l'apport de nos partenaires kurdes dans ce combat qui continue.

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