À travers cet amendement, monsieur Chassaigne, vous soulevez deux questions.
La première est la suivante : pouvons-nous, au fond, nous passer des exportations d'armement pour poursuivre nos propres programmes d'armement nationaux ? La loi de programmation militaire prévoit des efforts considérables, notamment dans le domaine de l'investissement, qui trouvent leur traduction dans ce budget pour 2020. Ces efforts sont indispensables pour doter nos armées des équipements dont elles ont besoin, mais nous n'aurions certainement pas les moyens de financer seuls ces matériels, sans les exporter. C'est la raison pour laquelle nous marchons sur deux jambes : les commandes nationales et les exportations.
Seconde question : comment assurons-nous la protection des intérêts de notre pays en poursuivant les efforts de recherche et développement dans le domaine des technologies précieuses ? En d'autres termes, comment réduisons-nous notre niveau de dépendance technologique ? Vous avez cité tout à l'heure un certain nombre de pays vis-à-vis desquels nous sommes en effet en situation de dépendance. C'est en poursuivant, comme nous le faisons dans le cadre de la loi de programmation militaire, la croissance des moyens que nous investissons en faveur de nos armées et de la recherche et développement que nous arriverons à nous en dégager.
Je comprends très bien la question que vous soulevez. Je ne pense pas que votre amendement permette d'y répondre directement, mais je me suis efforcée de montrer que je perçois ce qui se cache derrière votre question, monsieur Chassaigne.