Madame la ministre, vous avez fait savoir le 12 octobre dernier que « tout projet d'exportation vers la Turquie de matériels de guerre susceptibles d'être employés dans le cadre de l'offensive » contre la Syrie était suspendu. Ce faisant, vous avez donné acte du fait que l'exportation d'armements en direction d'États se rendant coupables de violations graves du droit international doit pouvoir être interrompue.
Je m'en félicite sincèrement et vous remercie d'avoir pris cette position, mais je ne peux dans le même temps que regretter que vous n'ayez pas pris la même décision au sujet de l'Égypte, de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. L'Égypte s'est pourtant livrée ces dernières années à une répression sanglante de son propre peuple et de toute forme d'opposition, au moyen de matériels français notamment, comme l'a montré une enquête d'Amnesty international. L'Arabie saoudite et les Émirats se livrent à une guerre spécialement odieuse au Yémen et sont pour cela régulièrement accusés de violations graves des droits humains, notamment par les experts du conseil des droits de l'homme de l'ONU.
L'objectif de ce rapport est de savoir combien coûterait à notre pays le fait de ne plus livrer d'armes à de tels pays.