Intervention de Fabien Roussel

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Économie - engagements financiers de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Roussel :

Permettez-moi d'évoquer, madame la secrétaire d'État, à la suite de mon collègue Sébastien Jumel, les moyens mis en oeuvre par l'État pour préserver notre industrie, notamment nos entreprises industrielles en difficulté.

Vous le savez : la part de l'industrie dans le PIB est passée dans notre pays de 17 % à 12 % en l'espace de vingt ans ; cent usines par an ont été fermées depuis dix ans, un million d'emplois industriels directs ont été supprimés. L'objectif fixé, celui de passer le cap des 15 % d'ici 2025 et 20 % en 2035, semble bien loin d'être atteint. Certes, le secteur crée des emplois depuis 2018, mais en très faible quantité et après avoir connu une très longue période de baisse. Les entreprises en difficulté, les fermetures en cours, notamment chez General Electric, les menaces qui pèsent sur de nombreuses filières, notamment dans la papeterie, dans l'énergie et dans l'automobile, doivent nous inquiéter fortement. En 2018, pas moins de 3 706 entreprises ont été liquidées.

Si nous voulons redresser notre industrie, il va d'abord falloir mettre un garrot sur cette hémorragie. L'objectif est bien de retrouver les emplois perdus mais aussi d'en créer d'autres car il manque en tout 2 millions d'emplois dans l'industrie en France. Les auditions réalisées avec mon collègue Sébastien Jumel ont montré qu'il y avait avant tout besoin, de la part de l'État, d'une stratégie industrielle beaucoup plus cohérente et déclinée filière par filière.

Le Gouvernement choisit d'investir dans l'innovation de rupture en privatisant Aéroports de Paris, la Française des Jeux et en cédant les parts de l'État dans Renault et Engie, mais il met de côté l'industrie manufacturière, la production de machines, d'équipements et de biens de consommation dont notre pays a aussi besoin. Le Gouvernement dit que nous ne serons jamais aussi compétitifs que les pays à bas coût sur ces créneaux. Eh bien nous, nous vous disons l'inverse ! Car si nous additionnons le coût du chômage, plus globalement le coût social de la pauvreté supporté par l'État et les collectivités, et le coût écologique induit par l'importation de produits manufacturés, tout cela coûte plus cher au pays, …

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