Si, je le répète, c'est se moquer du monde !
Le ministre Le Maire a déclaré voilà quelques semaines qu'il y avait un réel risque de déclassement productif. Toutes les auditions de grands dirigeants d'entreprises que nous avons conduites en commission – je pense notamment à celle du patron de Renault – ont fait apparaître qu'il existait un risque de retournement de conjoncture qui peut faire mal à l'industrie et qui peut avoir des effets sur les PME et les PMI. Et vous privez l'État stratège de sa capacité à intervenir !
En fait, c'est très idéologique, tout cela, ce n'est pas technique. Le débat ne porte pas sur le niveau du curseur. Voulons-nous un État spectateur, qui regarde passer les trains et se prive de ses outils régaliens, ou un État qui est au chevet des industries ? En répondant comme vous le faites à nos amendements, vous donnez une réponse idéologique.
Vous êtes pour le laissez-faire, laissez-passer. Vous êtes favorables à ce que les industries quittent nos territoires et déménagent les unes après les autres. Dans ces cas-là, vous versez toujours des larmes de crocodile. Vous vous rendez auprès des salariés et vous compatissez en leur servant des phrases creuses : « Ce serait mieux si c'était moins pire ».
Vous privez l'État de ses outils stratégiques. C'est désolant.
Le présent amendement est un amendement de repli visant à maintenir 10 millions d'euros de crédits au bénéfice de la capacité d'intervention de Bpifrance.