Il est particulièrement important de s'arrêter sur cette mission dans le contexte de la réforme qui est annoncée pour 2020, dont l'objectif est de fusionner les quarante-deux régimes de retraite existants pour les remplacer par un régime unique par points. Je redis notre opposition au fait que la fusion prévue se traduise par une baisse des droits, un risque qui ne peut être écarté quand on constate que, sous prétexte de simplification, la réforme s'oriente vers un alignement par le bas des conditions de départ à la retraite, ce qui suscite des inquiétudes dans notre pays.
Nos concitoyens ont bien compris ce qui se prépare, et s'y montrent majoritairement opposés. De nombreuses professions qui participent aux missions de service public – pompiers, enseignants, cheminots, soignants, policiers – et qui subiront une perte de droits du fait de la réforme sont mobilisées afin d'y faire obstacle.
Nous dénonçons également la mesure prévoyant la désindexation des prestations sociales, notamment des pensions de retraites, pour les années 2019 et 2020. Cette mesure votée dans le cadre du PLFSS 2019 a permis de faire une économie de 2,8 milliards d'euros en 2019, qu'il est prévu de compléter par 400 millions d'euros supplémentaires en 2020. Ces économies réalisées sur le dos des retraités sont d'autant plus regrettables que ceux-ci ont déjà subi de plein fouet l'augmentation de la CSG qui a amputé leur pouvoir d'achat en 2018.
En conclusion, nous voterons contre cette mission, dont les crédits traduisent l'obsession de maîtrise des dépenses publiques aux dépens des droits des retraités, que ceux-ci relèvent de la fonction publique ou d'un régime spécial de retraite. Tout est aligné en fonction de l'espérance de vie, alors que ce chiffre moyen cache bien des disparités entre les différentes catégories socio-professionnelles : nous constatons que la retraite prolonge en fait les inégalités de la vie professionnelle, et que ce sont encore ceux qui ont le moins qui vont pâtir de la réforme à venir.