J'ai, sur ces crédits, un point d'accord et un point d'interrogation. J'approuve entièrement le fait que vous engagiez une redépartementalisation des services de l'État et que reveniez sur la régionalisation antérieure, qui a parfois eu pour effet d'affaiblir le rôle coordonnateur et directeur des préfets de département. Il est intelligent de commencer par ces secrétariats généraux départementaux, mais il me semble qu'il faudrait poursuivre cet effort dans le champ sanitaire. Je suis en effet frappé du peu de pouvoirs qu'ont les préfets en matière de politique sanitaire et de l'hyper-concentration de ces pouvoirs dans les mains des directeurs généraux des agences régionales de santé, technocrates dont la capacité de dialogue avec les élus territoriaux est assez faible, ce qui ne permet pas de conduire sur le terrain de véritables politiques de santé publique.
Mon point d'interrogation porte sur les cultes. Vous avez tout à l'heure, monsieur le ministre, indiqué de manière très allusive que les crédits relatifs aux cultes concernaient la rémunération des ministres du culte et l'entretien des bâtiments en Alsace-Moselle, mais qu'en est-il de votre politique des cultes sur l'ensemble du territoire national ? Que faites-vous par rapport à l'Islam en France, ou à l'Islam de France ? Poursuivez-vous les actions engagées précédemment en matière de formation des ministres du culte musulman, non pas évidemment sur les questions cultuelles mais sur les enjeux civiques, culturels et civilisationnels qui s'y rattachent ? Existe-t-il sur ce point des accords de coopération avec des pays étrangers ? Plus globalement, quelle est la politique des cultes que conduit aujourd'hui le ministre de l'Intérieur, pas seulement en Alsace-Moselle, mais aussi dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans l'Yonne ou en Eure-et-Loir ?