Monsieur le ministre, j'ai appris aujourd'hui que vous aviez lancé une mission de préfiguration pour la mutualisation du 15 et du 18. Je vous annonce officiellement que le département de l'Yonne est candidat à un rôle pilote.
Les élus de tous bords – le maire d'Auxerre, le président du conseil départemental et votre serviteur – sont très structurés sur cette question. Nous souhaitons préserver le 15, que l'agence régionale de santé veut nous retirer pour le régionaliser, et nous constatons que la mutualisation physique du 15 et du 18 serait utile. L'inspection générale de l'administration a mené une mission dans l'Yonne il y a un an, mais elle n'a pas complètement abouti. Si vous vous lancez à fond dans ce projet, l'Yonne est candidate pour le mener le plus rapidement possible.
Dans un tout autre domaine, je souhaite partager avec mes collègues de la Commission mon inquiétude au sujet de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ). Je sais que son budget ne relève pas du ministère de l'Intérieur mais des crédits interministériels, toutefois j'aimerais comprendre pourquoi le Gouvernement supprime le seul lieu où les magistrats de l'ordre judiciaire, les fonctionnaires du ministère de l'Intérieur et les militaires de la gendarmerie nationale peuvent échanger de manière prospective, au-delà de la gestion quotidienne des dossiers. Nous avons besoin d'une gestion opérationnelle des questions de sécurité, mais aussi de lieux permettant d'éclairer le Gouvernement et le Parlement, avec des scénarios prospectifs et des échanges avec les universitaires.
J'aimerais comprendre les raisons d'un tel choix, d'autant plus étonnant que le ministère des Armées perpétue l'Institut des hautes études de la défense nationale, qui a prouvé son utilité dans la durée. La suppression de l'INHESJ semble totalement contradictoire avec la démarche, par ailleurs intéressante, du Livre blanc, et il est absurde de se priver de ce lieu de prospective alors qu'il paraît que le Président de la République s'intéresse plus que jamais aux questions régaliennes.