Intervention de Guillaume Larrivé

Réunion du jeudi 24 octobre 2019 à 14h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Larrivé :

Cet échange fut très intéressant grâce à l'ambiance, plus intéressante que sur un plateau de télévision ou dans l'hémicycle, que Mme la présidente sait créer.

Je voudrais revenir sur la Géorgie qui constitue un exemple type du propos que je veux tenir. Je suis d'accord avec vous, M. le ministre, quand vous dites que l'asile fait partie de l'identité constitutionnelle de la France. Je ne le nie pas, je suis républicain. Ce pays fait l'objet d'un taux de rejet de la demande d'asile de 96 %. Sa présidente, Mme Salomé Zourabichvili, est une diplomate française. Il s'agit d'un pays démocratique.

Je ne dis pas que toutes les demandes d'asile devraient être rejetées. J'aimerais que le Gouvernement et le Parlement disent aux géorgiens qui sollicitent l'asile de ne pas venir en France et de déposer leur demande à Tbilissi, à notre ambassade. Un géorgien qui vient en France ne devrait pas pouvoir demander l'asile. Toute personne qui s'estime combattant de la liberté, selon une acceptation assez étroite de ce qu'est l'asile et que vous avez employée, M. le ministre, doit déposer sa demande à l'ambassade. Je sais bien que cette idée n'est pas conforme au paquet asile et aux différentes directives, ni à l'interprétation que le Conseil d'État et le Conseil constitutionnel feront d'une demi-phrase du Préambule de 1946, ni à la Convention de Genève. Mais nous faisons de la politique ! Nous ne sommes pas obligés de nous considérer, par avance, ligotés et enfermés dans un carcan parce que, dans les années 1950 et 1960, nos prédécesseurs ont écrit une demi-ligne dans un texte international.

La vraie révolte contre l'absurde, c'est de prendre au pied de la lettre l'injonction macronienne de la transformation : transformons pour de vrai le système d'asile en étant, que diable, créatifs et volontaristes ! Je le dis avec sincérité : vous avez la chance d'avoir tous les pouvoirs – l'Élysée, l'Assemblée nationale – pendant deux ans et demie encore, profitez-en ! Le Sénat vous suivrait. Faites-le ! Je suis convaincu de votre sincérité sur ce sujet. Sortez du cadre !

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