Intervention de Vincent Ledoux

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission aide publique au développement (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux, suppléant M Marc le Fur, rapporteur spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Le rapporteur spécial appelle votre attention sur le fait que les liens entre migration et politique d'aide au développement ne se résument pas au seul volet répressif. Beaucoup d'autres leviers permettent de mener des politiques transversales d'accompagnement des populations dont les effets sont positifs. Je pense notamment au dispositif de l'OFII – Office français de l'immigration et de l'intégration – destiné aux jeunes professionnels qui, dans le cadre d'accords bilatéraux, fait bénéficier ces jeunes de la circularité migratoire professionnelle à laquelle le Président de la République est si attaché et qui leur offre la possibilité de monter en gamme chez nous avant de retourner dans leur pays.

Le retour aux frontières n'est pas un gros mot et il peut s'accompagner d'un véritable projet économique. Il se trouve que j'ai un assistant d'origine malienne : quand il va expliquer aux gens le fonctionnement de cette politique, dans leur langue et dans leurs foyers, ils le comprennent et trouvent en général que ce dispositif présente un réel intérêt, qu'il permet une valorisation de leurs compétences et apporte une vraie richesse humaine. Tout n'est donc pas à jeter, loin s'en faut.

Par ailleurs, de nombreux leviers peuvent être actionnés en cas de crise humanitaire. Ce projet de budget prévoit de renforcer significativement les crédits d'aide d'urgence du ministère et les contributions aux agences des Nations unies qui traitent de ce sujet. La forte progression de l'aide alimentaire s'inscrit dans la même logique.

Mais l'APD doit également permettre de lutter contre les causes profondes des migrations. Car certains, je le rappelle, profitent de ce marché. Pardon de citer, à cette heure tardive, le cas de mon assistant parlementaire dont le frère, qui était père de famille et en troisième année de médecine, a perdu la vie en Méditerranée. Il s'était fait avoir par des passeurs originaires du même village que lui. Nous devons lutter énergiquement contre les causes de cette grande délinquance, de ce banditisme.

Je tiens donc à séparer les deux sujets que vous venez de lier, madame Autain. La commission n'a pas examiné cet amendement, et le rapporteur spécial émet un avis défavorable.

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