En effet, malgré son mandat de développement, cette entreprise agit comme n'importe quel investisseur privé : guidée par la rentabilité de ses projets plus que par leur impact, elle finance par exemple l'extension de la centrale au gaz d'Azito, en Côte d'Ivoire. Ce soutien à l'énergie fossile nous paraît pour le moins incompatible avec l'accord de Paris. De plus, entre 2007 et 2013, Proparco aurait acheminé plus de 505 milliards de dollars destinés aux pays en développement via des paradis fiscaux. Selon Mediapart, cela continuait en 2017.
Proparco participe à la privatisation de la santé et de l'éducation, qui est un facteur majeur d'augmentation des inégalités. Comme nous vous l'avons déjà dit en commission, monsieur le ministre, une plus grande transparence et une plus grande lisibilité des critères de sélection des projets sont nécessaires, tout comme la publication d'une liste des bénéficiaires des prêts.
Nous examinerons en 2020 un projet de loi sur l'aide publique au développement. À l'heure où la France a pour objectif d'augmenter considérablement les fonds qu'elle y consacre, une remise à plat du fonctionnement de l'APD s'impose afin de garantir la transparence de ces agences.
Cet amendement enlève 1 euro symbolique au budget du programme « Aide économique et financière au développement » en signe de désapprobation et d'inquiétude vis-à-vis de Proparco. Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls à éprouver cette préoccupation.