Je vous remercie de m'accueillir aujourd'hui, en tant que rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques, qui s'est saisie pour avis des crédits consacrés au tourisme dans ce projet de loi de finances.
Si la France est, cela vient d'être rappelé, la première destination du monde en nombre de visiteurs, rappelons qu'elle n'occupe que la troisième place en termes de recettes.
Nous nourrissons à l'égard du tourisme de grandes ambitions, puisque nous nous proposons d'accueillir 100 millions de touristes, et d'atteindre 60 milliards d'euros de recettes en 2020. Or le décalage entre nos ambitions et les moyens que nous nous donnons est flagrant : il est absurde, par exemple, qu'aucun programme ne soit dédié au tourisme dans notre architecture budgétaire.
L'effort public en matière de tourisme est donc difficilement lisible. Les crédits budgétaires qui lui sont alloués sont, pour l'essentiel, répartis entre deux programmes appartenant à deux missions distinctes : le programme 134 Développement des entreprises et régulations de la mission Économie et le programme 185 Diplomatie culturelle et d'influence de la mission Action extérieure de l'État.
Je ne m'attarderai pas sur les crédits du programme 134 ; je tiens en revanche, comme ma collègue, à vous faire part de mes inquiétudes concernant la subvention pour charges de service public versée à Atout France et qui figure à l'action 7 du programme 185.
Atout France, qui est l'unique opérateur de l'État dans le secteur du tourisme, donne aujourd'hui toute satisfaction tant aux opérateurs qu'aux acteurs du tourisme. Au cours de mes auditions, la direction générale des entreprises m'a même indiqué que ses missions pourraient être élargies et englober le tourisme interne, en plus de la promotion de la France à l'étranger, ce qui souligne l'efficacité de l'opérateur et la confiance placée dans ses équipes.
La baisse de 2 millions d'euros de cette subvention prévue au programme 185 me semble donc regrettable, d'autant plus qu'elle est minorée par un artifice de présentation : en fait, c'est bien un effort de 4,4 millions d'euros qui est imposé à cet opérateur, supérieur de 400 000 euros à ce qu'a annoncé le Gouvernement.
Cette baisse me semble en contradiction totale avec les ambitions qui sont les nôtres : c'est pourquoi la commission des affaires économiques a adopté à l'unanimité un amendement que je vous présenterai tout à l'heure.