Madame Rubin, la France est membre de l'OTAN et de l'OMC : elle doit donc s'acquitter de ses contributions à ce titre et respecter ses engagements. Il n'est donc pas question de ne pas inscrire au budget les crédits correspondant à nos obligations financières.
Je ne suis pas d'accord avec vous : l'OMC nous apporte des garanties de respect de nos droits en cas de conflits commerciaux. Et fragiliser notre position au sein de l'OTAN, dans le contexte actuel de grande tension, adresserait des signes dangereux : face à la tentation de l'isolationnisme américain et aux initiatives non coopératives – vous avez parlé de coopération, d'influence culturelle et de francophonie – de puissances parfois membres de l'OTAN, la France ne doit pas contribuer à affaiblir une alliance ancienne qui garantit la sécurité de nombreux partenaires européens.
En tout état de cause, si vous souhaitez que la France quitte l'OTAN – nous avons eu ce débat l'année dernière – et l'OMC, libre à vous de soumettre la question à notre assemblée dans un cadre sans doute plus adapté que celui du débat budgétaire.
Je ne vous rejoins pas davantage sur le bilan négatif que vous dressez : vous faites peser la responsabilité des points de tension sur l'OTAN et sur l'OMC alors qu'ils se situent bien ailleurs, et que ces deux organisations ont précisément pour fonction d'absorber au maximum les frictions et les tensions.