J'aimerais avant toute chose, étant la référente de la commission pour Santé publique France, rappeler l'importance et la nécessité du travail que votre établissement réalise au quotidien. Centre de référence en santé publique, agence d'expertise scientifique fondée sur le continuum entre la connaissance et l'intervention, la mission de Santé publique France depuis 2016 tient en trois mots : anticiper, comprendre, agir.
Le rôle de conseil du législateur que nous sommes est primordial. En ce sens, je tiens à louer la qualité des travaux qui sont ceux de Santé publique France, mais j'aimerais si vous me le permettez, axer sur ce qui à mon sens doit être la boussole de nos politiques en matière de santé : la prévention.
Nous nous satisfaisons toutes et tous ici de constater que le changement de paradigme est en cours. Nous avons compris que mettre des moyens en amont permettait d'une part des économies, mais aussi de réduire les risques pour la population.
La prévention est d'ailleurs la colonne vertébrale du projet « Ma santé 2022 », que notre majorité porte et décline depuis 2017. Je pourrais en citer des dizaines, je serai plus succincte : virus de l'hiver et gestes barrières, campagne grand public en janvier, campagne grand public sur l'alcool en mars, campagne sur le Nutri-Score et les nouvelles recommandations alimentaires en septembre. Les actions sont nombreuses et la promotion de la santé que vous réalisez est fondamentale.
Pour cela, je formule le voeu, au nom de notre groupe parlementaire, que cette action de prévention se poursuivra, se spécialisera et qu'elle nous permettra de gagner des combats, tels que l'ultra-alcoolisation des jeunes ou le dépistage du cancer pour tous et toutes. En ce mois d'octobre, je ne pouvais pas ne pas évoquer le dépistage spécifique du cancer du sein.
Je souhaite pour terminer, vous interroger au sujet d'un champ qui, je le constate avec satisfaction, occupe déjà une partie importante des travaux de Santé publique France : la santé mentale. C'est le programme 6 qui reprend la santé mentale, dressant tout d'abord un constat illustré par certains chiffres que je souhaite rappeler devant nous tous.
Les troubles mentaux qui représentent en France, la première cause d'entrée en invalidité, sont responsables de la perte de 10 % des années de vie en bonne santé, mais aussi de 35 à 45 % de l'absentéisme au travail. Santé Publique France a défini à la suite de ce premier constat cinq objectifs, parmi lesquels accroître l'information du public et des professionnels et lutter contre la stigmatisation. Concernant ce dernier point, je ne peux qu'abonder dans votre sens. Cibler la stigmatisation en France est absolument nécessaire. Je crois que nous devons même aller plus loin vers des campagnes d'information à destination du grand public. Osons faire de la santé mentale la grande cause nationale dans notre pays en 2020. De la même manière, la question de la prévention et des repérages des signaux faibles partout, à l'école, au travail ou dans les entreprises, doit dans ce cadre, être un axe fort de nos politiques publiques.
Avec Santé publique France, quelles actions comptez-vous mener en la matière ? À titre personnel, comment vous positionnez-vous par rapport à ce programme 6 et à sa mise en oeuvre ?