Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du lundi 4 novembre 2019 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Madame la secrétaire d'État, comme je l'ai dit en commission, votre budget est une insulte à notre avenir, et je suis convaincue qu'en votre for intérieur, vous savez qu'il n'est pas à la hauteur de l'urgence écologique.

Près de 5 000 postes seront supprimés dans votre ministère d'ici à 2022. Votre gouvernement a le sens des priorités ! Le champion de la planète sabre dans les effectifs du ministère avec un enthousiasme qui fait peine à voir.

Le sentiment d'urgence partagé par tant de Français et dont témoigne l'ampleur du mouvement des jeunes pour le climat, vous ne le partagez assurément pas. Et je veux aujourd'hui vous dire pourquoi, madame la secrétaire d'État.

Vous éprouvez bien un sentiment d'urgence, ou plutôt de panique, mais il ne vient pas de la rapidité avec laquelle fondent sur nous le changement climatique et l'extinction de masse des espèces. Ce sentiment de panique vous vient, au contraire, des changements de plus en plus inéluctables qu'il nous faut accomplir pour affronter le défi écologique.

Vous avez peur de changer le régime de propriété alors qu'aucun quitus ne devrait être donné à quiconque de détruire nos conditions d'existence.

Vous avez peur de mettre des limites à la liberté d'entreprendre, que vous adorez tant lorsqu'elle sert les plus gros actionnaires.

Vous avez peur de redonner à la puissance publique une centralité nécessaire, avec un plan d'investissement massif dans les énergies renouvelables et la recherche.

Vous avez peur de penser au long terme et de produire un plan pour 100 % d'énergies renouvelables, un plan de réduction de la consommation d'énergie et d'isolation massive des logements.

Vous avez peur du monde qui vient.

Votre nouveau monde, argument de vente au service de la boutique macroniste, n'existe que dans les esprits étriqués d'une petite bourgeoisie apeurée, braquée sur elle-même et qui préfère fermer les yeux sur vos atteintes aux libertés publiques plutôt que d'accepter la nécessité de transformation profonde de nos sociétés.

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