Partout dans le monde, comme nous le savons, des épisodes météorologiques extrêmes apparaissent comme les premières conséquences directes du réchauffement climatique en cours. C'est acquis : le globe et son atmosphère deviennent de plus en plus chauds, certaines glaces fondent et rejettent des gaz à effet de serre emprisonnés depuis des milliers d'années. Ainsi s'enclenche un cycle infernal : des émissions engendrent du réchauffement qui engendre lui-même de nouvelles émissions, et ainsi de suite.
La France pourrait être en tête des nations conscientes de cette urgence et jouer un rôle de moteur d'un grand changement civilisationnel. Mais, en réalité, elle est à la traîne. Votre budget, madame la secrétaire d'État, pourrait être comparé à la banquise : il se réduit progressivement. Prenez garde à ce que vos collaborateurs et vous-même ne deveniez des ours blancs perdus sur des morceaux de glace, car vous n'avez évoqué qu'une partie de la réalité.
Le budget de 2020 prévoit la suppression de près de 2 000 postes. Mais vous auriez pu aller plus loin : d'ici à 2022, 4 961 postes seront supprimés, venant s'ajouter aux 13 250 qui l'ont déjà été entre 2013 et 2019. Il manquera 7 millions d'euros au Bureau des recherches géologiques et minières, tandis que 100 postes seront supprimés au Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement. La part du nucléaire dans la production électrique, avouons-le, ne sera pas ramenée à 50 % d'ici à 2025. Le glyphosate ne sera pas interdit avant plusieurs années. Le kérosène bénéficiera encore d'exonérations fiscales. Et ainsi de suite.
Au nom du groupe La France insoumise, je vous demande donc solennellement – car votre parole devant la représentation nationale vaut engagement du Gouvernement : la France tiendra-t-elle, l'an prochain, ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Comment comptez-vous y parvenir en déployant si peu de moyens ? Je dois avoir la franchise de vous dire que, pour notre part, au vu des éléments que je viens de donner, nous n'y croyons absolument pas.