Vous n'avez pas répondu à mon argument, madame la secrétaire d'État : en Allemagne, on considère que, même en cas de renouvellement des équipements – ce qu'on appelle le repowering – , l'exploitant n'est pas de nouveau éligible à un dispositif de soutien.
Ensuite, vous nous dites que l'objectif visé pour l'éolien terrestre est 13 % de la production d'électricité en 2028. Mais retenez bien ces chiffres, mes chers collègues : vous y consacrez 70 à 90 milliards d'euros, c'est-à-dire l'équivalent du coût historique du parc nucléaire, qui produit 72 % de l'électricité !
Je veux bien que l'on soutienne une énergie jusqu'à ce qu'elle soit mature, mais cela fait de nombreuses années que l'éolien terrestre l'est. S'il est compétitif, puisqu'on nous dit que les énergies renouvelables sont désormais à parité avec le nucléaire du point de vue de la rentabilité, tirons-en les conséquences. Quand donc sera-t-il mature ? Notez que je parle non pas de l'éolien dans son ensemble, mais de l'éolien terrestre. Nos dispositifs pourraient être utilisés en faveur de l'éolien flottant, qui a l'avantage de ne pas susciter d'hostilité sociale.
Soyons clairs : vous n'obtiendrez aucune transition énergétique si vous n'êtes pas capables de prendre l'argent là où il se trouve, là où il a été orienté depuis dix ans, là où il est congelé – le soutien à l'éolien terrestre se chiffre en dizaines de milliards d'euros. Car vous ne pourrez pas augmenter de nouveau les impôts pour dégager les 40 à 50 milliards nécessaires au financement de la rénovation de 500 000 logements – dont il a été beaucoup question – ou pour aider la filière hydrogène – que Mme Auconie a évoquée. Si vous voulez réaliser une transition énergétique, il faut cesser le soutien sans concession.