Depuis le début du quinquennat, le Gouvernement et le groupe La République en Marche regardent en face la politique migratoire avec l'engagement de faire évoluer le cadre européen, ou encore, à travers la loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie, promulguée en septembre 2018.
Plus récemment, lors de la déclaration du Gouvernement sur la politique migratoire de la France et de l'Europe, de nouvelles orientations ont été présentées par le Premier ministre. Les objectifs poursuivis sont clairs. Tout d'abord, sur l'asile, dans le prolongement du plan d'action pour garantir le droit d'asile et mieux maîtriser les flux migratoires, nous continuerons d'agir en 2020 pour redonner sa pleine portée au droit d'asile, en simplifiant et en accélérant le traitement des demandes d'asile, en assurant l'efficacité du dispositif d'hébergement des demandeurs d'asile et en sécurisant le droit au séjour pour les personnes en besoin de protection.
Madame le rapporteure, vous parlez de détournement de la demande d'asile ou des abus du système de soins. Vous venez de mentionner la nécessité d'encadrer l'aide médicale de l'État. L'enjeu est avant tout de faire converger au niveau européen les conditions d'accueil des demandeurs d'asile.
Nous poursuivrons également nos efforts pour les éloignements contraints et pour les moyens d'action de lutte contre l'immigration irrégulière. Le Président de la République l'a rappelé hier, à Mayotte.
Enfin, concernant les conditions d'intégration et d'accueil des étrangers en situation régulière, autrement dit l'immigration économique, nous envisageons de réviser la liste des métiers en tension établie en 2008 et jamais réactualisée, sachant qu'aujourd'hui, seulement 15 % des métiers de cette liste sont encore en tension. Nous souhaitons aussi simplifier les procédures d'accès au marché de l'emploi afin de lutter contre le travail illégal et durcir les conditions d'accès à la nationalité française.
Notre majorité s'est engagée à faire plus et mieux en matière d'intégration et à renforcer la prise en compte des compétences rares et des talents. Nous menons actuellement une politique d'intégration ambitieuse, avec 100 000 contrats d'intégration républicaine signés chaque année et des formations linguistiques et civiques renforcées.
Merci, Madame la rapporteure, pour ce rapport fourni et détaillé, toutefois très alarmiste. Vous venez encore de nous en faire la démonstration. Vous parlez de problématique migratoire, ce qui sous-entend que le migrant est un problème ou que les flux migratoires nécessitent une vigilance de tout instant ou restent préoccupants. Or, comme nous l'a rappelé en commission Bertrand Badie, professeur à Sciences Po, le migrant est l'avenir du monde. Ce principe doit être intégré dans le nouveau logiciel des relations internationales. Ce qu'il faut résoudre avant tout, c'est la clandestinité en gouvernant les migrations dans le respect des pays de départ, d'arrivée et des migrants eux-mêmes. Là-dessus, nous sommes d'accord.
Notre majorité s'attelle à maîtriser les flux migratoires tout en souhaitant bien accueillir les réfugiés et migrants réguliers. Ces engagements se concrétisent dans le projet de loi de finances pour 2020, avec une augmentation globale des crédits de la mission. Le groupe La République en Marche donnera donc un avis favorable aux crédits de la mission Immigration, asile et intégration, afin d'assurer une gestion de l'immigration en France plus humaine et efficace, comme s'y est engagé notre Président, le 25 septembre, à New York.