Nous examinons aujourd'hui les crédits de la mission Immigration, droit d'asile et intégration du projet de loi de finances pour 2020. La rapporteure, Valérie Boyer, a fourni un travail très fouillé et nous la remercions pour les précisions fort utiles qu'elle a apportées, notamment pour l'accueil des mineurs vulnérables. Notre assemblée a eu récemment l'occasion de débattre au fond du sujet qui nous occupe aujourd'hui, et notre groupe, au travers de l'implication personnelle de notre présidente, a rappelé que la solution ne pouvait passer que par une redéfinition de la politique d'immigration dans son ensemble.
Nous faisons tous le constat de l'inefficacité de la politique de reconduite à la frontière, de notre incapacité à faire appliquer les lois que nous votons et de notre manque d'anticipation des phénomènes migratoires, dont nous savons qu'ils vont s'amplifier dans les années à venir. Nous accorder sur ce constat, c'est nous donner également les moyens d'y répondre. C'est pourquoi nous saluons la hausse globale du budget de la mission, même si elle recouvre de fortes disparités entre les différents programmes.
Dans vos propositions, nous vous savons gré, Madame la rapporteure, de traiter de sujets variés qui montrent bien que l'approche doit être globale. Si nous ne partageons pas l'ensemble de ces recommandations, il convient cependant de s'interroger sur l'ambition d'une politique migratoire que nous attendons toujours. Elle concerne bien entendu le ministère de l'intérieur, le ministère de l'Europe et des affaires étrangères et le ministère des solidarités et de la santé, mais elle doit aussi concerner le ministère de la culture et de l'éducation nationale.
Nous aurons d'ailleurs l'occasion d'en discuter prochainement à l'occasion de l'examen d'un projet de loi sur l'aide publique au développement. Comme cela a déjà été avancé plusieurs fois, et vous faites une recommandation en ce sens, beaucoup souhaiteraient faire de cette aide un levier de lutte contre l'immigration. Il faut regarder cette proposition avec prudence, car elle risquerait de créer de la confusion en laissant croire à nos concitoyens à une solution du problème migratoire, alors que nous savons bien qu'il est plus complexe et qu'elle nous empêcherait de nous interroger sur les adaptations à prévoir dans notre disposition d'accueil.
Madame la rapporteure, je souhaiterais connaître votre avis sur la concordance entre l'aide publique au développement et la lutte contre l'immigration illégale, ainsi que sur la nécessité ou non de prévoir la création d'un visa de migration circulaire qui permettrait des allers et retours entre pays d'origine et pays d'accueil, pour le travail, par exemple.