Intervention de Béatrice Piron

Réunion du jeudi 24 octobre 2019 à 9h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Piron :

Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la rapporteure spéciale, madame la rapporteure pour avis, mes chers collègues, la mission Médias, livre et industries culturelles du projet de loi de finances pour 2020 présente un budget en hausse par rapport à l'année dernière, ce que je souhaite saluer. Les crédits de cette mission augmentent de 2 %, soit une progression de 11 millions d'euros à périmètre courant.

Ces dernières années, les secteurs de la presse, des médias, du livre et des industries culturelles ont été touchés de plein fouet par la transition numérique qui a transformé nos usages et qui a poussé ces secteurs à évoluer. C'est indéniablement l'objet du budget que vous nous présentez : accompagner ces mutations technologiques, consolider le développement des acteurs et réaffirmer les valeurs que nous défendons, notamment en faveur du pluralisme de la presse.

Concernant la politique menée en faveur de la presse et des médias, nous saluons l'augmentation des crédits alloués à l'AFP, qui sont en hausse de plus de 6 millions d'euros. Sa dotation courante est réévaluée de 1,5 million d'euros et 4,1 millions d'euros lui sont accordés à titre exceptionnel pour soutenir sa transformation.

Par ailleurs, aujourd'hui, entre en application la loi relative aux droits voisins qui était particulièrement attendue par le secteur, notamment par l'AFP. Elle devait permet de rémunérer les agences et les éditeurs de presse lorsque tout ou partie de leur contenu est utilisé par les moteurs de recherche. Ces espoirs ont été un peu douchés par Google, qui a réussi à contourner cette législation. Je tiens à rendre hommage à la fermeté avec laquelle vous-même, monsieur le ministre, et le Président de la République avez répondu à cette décision. Nous devons, je pense, nous mobiliser sur ce point.

Pour les industries culturelles, le budget est en très forte hausse, notamment grâce aux 7,5 millions accordés au Centre national de la musique que nous avons créé cette année. Encore merci à notre collègue Pascal Bois ! Là encore, nous portons l'ambition d'accompagner l'industrie musicale dans sa transition par une meilleure structuration et des moyens supplémentaires. Ce budget montre que la musique est une priorité du Gouvernement et de la majorité, comme l'a indiqué Mme la rapporteure.

Enfin, nous poursuivrons la transformation de l'audiovisuel français en cohérence avec les engagements pris l'année dernière, l'objectif étant de réaliser 190 millions d'euros d'économies d'ici à 2022. En 2020, les entreprises de l'audiovisuel public, TV5 Monde mise à part, devront réaliser 70 millions d'économies.

Je tiens à souligner la décision de réduire la contribution à l'audiovisuel public d'un euro. Cela peut sembler anecdotique à certains, mais c'est le symbole que les économies demandées aux entreprises audiovisuelles publiques bénéficient aux Français, et ce sans contrepartie quand, par exemple, la reprise de la publicité après vingt heures sur le service public inquiétait certains.

C'est la première fois depuis que cette taxe existe que son tarif diminue. L'avenir de cette contribution continue d'être un enjeu qui m'intéresse, ayant rédigé en 2017 un rapport en faveur de son universalisation et de son adossement possible à l'impôt sur le revenu.

Je m'interroge toutefois sur la démultiplication des offres non linéaires spécialisées au sein de l'audiovisuel public. De nombreuses plateformes sont déjà disponibles comme Éduc Arte ou France Info. France Télévisions disposera quant à elle prochainement de deux nouvelles plateformes : Okoo à destination des plus jeunes et Slash pour les jeunes adultes. En partenariat avec TF1 et M6, Salto, une plateforme de vidéos à la demande par abonnement, sera en outre lancée au début de l'année prochaine pour concurrencer Netflix. L'enjeu est de taille car de nombreuses personnes délaissent la télévision au profit des autres écrans. Mais je souhaite insister sur la nécessité de maintenir une offre lisible et surtout suffisamment créative car la force du numérique aujourd'hui est de proposer des contenus nouveaux et originaux. C'est sans doute le défi qui attend la future offre numérique de l'audiovisuel public.

Pour conclure, la République en marche soutiendra cette mission et votera donc en faveur des crédits qui accompagnent les grandes mutations technologiques.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.