Intervention de Marc Delatte

Réunion du mercredi 30 octobre 2019 à 17h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Delatte :

Si la santé n'a pas de prix, elle a un coût, à l'heure où il nous faut repenser notre système de santé. Face aux défis et aux enjeux d'un monde, d'une société en profonde mutation, avec l'accélération des connaissances, des techniques, du recours au numérique, l'ouverture du champ des possibles, comment concilier l'offre et la qualité des soins accessibles à tous, dans l'esprit de nos valeurs républicaines, de la solidarité nationale et du respect de la dignité de chacun ? Comment concilier ces valeurs et l'équilibre financier nécessaire pour assurer à nos concitoyens l'accès aux soins, partout en France, sans oublier nos territoires d'outre-mer ?

Curieux paradoxe d'un pays où l'espérance de vie est l'une des plus longues au monde, où la protection sociale est l'une des meilleures, où la recherche en santé est avancée, où les exploits médico-chirurgicaux sont salués par l'ensemble de la communauté scientifique internationale, mais où persistent encore de nombreuses inégalités sociales et territoriales. La prévention, l'éducation – afin que chacun soit pleinement acteur de sa santé – sont, madame la ministre, l'une de vos priorités : bouger, manger mieux, prévenir les cancers grâce à un dépistage accru, lutter contre les addictions, notamment le tabac et l'alcool. Les résultats sont probants. Les mesures effectives et celles qui seront appliquées prochainement, en relation avec le vieillissement et la perte d'autonomie – une meilleure prise en charge des maladies chroniques, telles le diabète, l'insuffisance rénale ou cardiaque – répondent également aux préoccupations de nos concitoyens.

La solidarité est aussi un maître-mot de votre vision globale de notre système de santé : solidarité envers les plus fragiles, liée au grand âge, au handicap et envers tous ceux qui n'ont pas la liberté de choix, du fait d'un parcours semé d'écueils. La solidarité implique la réparation, pour les victimes de l'amiante ou de la Dépakine, mais elle s'exprime aussi par l'AME, dans le pays des Droits de l'Homme : c'est une question de valeurs. C'est la raison pour laquelle il faut non seulement la maintenir mais aussi en évaluer l'efficience.

La reconnaissance des acteurs de santé dans leur engagement quotidien, prégnante et légitime, est également au coeur de vos préoccupations. Elle passe par une reconnaissance salariale, l'établissement de conditions de travail plus satisfaisantes mais aussi une meilleure organisation de notre système de soins, pour en optimiser l'offre tout en développant l'interface entre la ville et l'hôpital, au moyen, par exemple, des communautés professionnelles territoriales de santé. L'enjeu est de repenser le système de santé, trop hospitalo-centré, qui doit aussi se tourner vers l'ambulatoire en médecine et en chirurgie, par l'effet d'une volonté et d'une intelligence collectives, en responsabilité.

Madame la ministre, quelles pistes vous semblent-elles aujourd'hui prioritaires pour concilier les missions de santé publique, dans le cadre d'une réflexion éthique, et les moyens financiers qui leur sont dévolus ? Quelles mesures envisagez-vous pour améliorer l'efficience de l'AME et de la protection universelle maladie ?

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