Monsieur le ministre chargé de la ville et du logement, le 5 février a eu lieu le « débat sur l'action de 1 'État dans l'exercice de ses missions régaliennes en Seine-Saint-Denis ». À cette occasion, j'ai rappelé que, si la Seine-Saint-Denis fait partie de la République, il semblerait que celle-ci l'ai laissée au bord du chemin de la réussite nationale.
Dans ce territoire de France, près de trois habitants sur dix, soit le double de la moyenne nationale, vivent sous le seuil de pauvreté ; 38,8 % de la population vit dans les soixante-trois quartiers prioritaires de la politique de la ville – QPV – du département ; le retard scolaire est de deux ans ou plus pour 8 % des élèves en classe de 6ème ; le taux de chômage est trois fois supérieur à la moyenne nationale ; le taux de criminalité pour 1 000 habitants est l'un des plus importants de France métropolitaine.
Si la situation de ce département n'est pas le fait de ce gouvernement, c'est légitimement vers nous, élus et membres de l'exécutif, que se tournent les attentes. Les plans santé et pauvreté, les dispositifs de la police de sécurité du quotidien et de quartier de reconquête républicaine – PSQ et QRR – , les emplois francs, le dédoublement des classes, le doublement du budget de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine – ANRU – : il y a là autant de dispositifs en faveur de ce territoire, que nous saluons.
Il ne s'agit pas de singulariser la Seine-Saint-Denis, de nombreuses problématiques marquent d'autres territoires français, qu'ils soient ruraux, urbains, de métropole ou d'outre-mer. Toutefois, les habitants de Seine-Saint-Denis, ceux de Noisy-le-Grand en particulier, avec qui j'étais encore en réunion publique hier soir, ont le droit d'attendre que l'on fasse mieux pour eux.
Monsieur le ministre, jeudi dernier, vous accompagniez le Premier ministre alors qu'il annonçait vingt-trois mesures pour la Seine-Saint-Denis – dont une prime de 10 000 euros pour fidéliser les fonctionnaires, des effectifs supplémentaires de police, la rénovation du parc immobilier de la justice et des commissariats, des crédits supplémentaires pour les établissements scolaires de Seine-Saint-Denis, et 20 millions d'euros pour l'immobilier scolaire.
Mes collègues Sylvie Charrière, Stéphane Testé et moi-même nous félicitons de ces mesures qui prennent en compte les défis concrets auxquels fait face ce département. Pouvez-vous nous confirmer, monsieur le ministre, que ces mesures ne sont pas simplement ponctuelles et que ce plan pour la Seine-Saint-Denis a vocation à être durable ?