Monsieur le Premier ministre, dans l'acte I de son quinquennat, Emmanuel Macron a été le président des riches. Force est de constater que, pour l'acte II, il s'apprête à être l'ennemi de tous les autres. Un an après le soulèvement des gilets jaunes, jaillissement d'une exaspération populaire sortie des profondeurs du pays, n'avez-vous toujours pas compris ?
Alors même que le pays se fracture sur les questions identitaires, que la fracture territoriale se creuse chaque jour davantage, que le pays a plus que jamais besoin d'unité et de justice, Emmanuel Macron s'engage dans une fracturation sociale dont il ne mesure manifestement pas les tragiques conséquences humaines.
J'emploie le terme de « fracturation » et non celui de « fracture », car il ne s'agit pas seulement d'un état de fait ou d'un constat sur les injustices sociales existantes, il s'agit d'une politique délibérée, mûrement réfléchie, consistant à s'attaquer aux plus vulnérables. Vous croyez qu'en les offrant en sacrifice aux dieux des marchands, vous apporterez une satisfaction supplémentaire à ceux dont votre politique de classe défend, avec une persévérance suicidaire, les intérêts !