Dans ce contexte, la colère des forces de l'ordre et des sapeurs-pompiers est plus que légitime. Elle s'est d'ailleurs exprimée dans les rues : plus de 20 000 policiers ont manifesté le 2 octobre dernier. L'ampleur inédite de cette manifestation traduit leur colère et leur malaise car ils sont confrontés à une violence qui ne cesse de s'aggraver, à des menaces toujours plus nombreuses, sans que leurs moyens y soient adaptés. Conséquence tragique de cette situation, cinquante policiers ont mis fin à leur jour depuis le début de l'année.
Les sapeurs-pompiers ont également exprimé dans la rue leur légitime colère, dénonçant les agressions qu'ils subissent et le manque d'effectifs. Salaires, primes, retraites… leur ras-le-bol est inédit. Et la réponse que vous apportez, consistant à reporter les décisions sur les collectivités locales, ne peut les satisfaire. Que ce soit à Béziers, à Mantes-la-Jolie ou plus récemment à Chanteloup-les-Vignes, l'uniforme ne protège plus, il expose ! Monsieur le ministre, comment accepter une telle explosion de violence contre ceux qui nous protègent ? Il est urgent de prévoir des mesures fortes, comme l'instauration de peines planchers pour les délinquants responsables de ces actes.
Ce budget n'est pas à la hauteur des menaces, de la gravité de la situation, des tensions qui traversent les forces de l'ordre et les pompiers. Aujourd'hui, pour 1 000 euros de dépense publique, l'État mobilise 25 euros pour les sécurités. C'est dérisoire ! Le groupe Les Républicains a fait des propositions pour y remédier, notamment celle de porter à 1 % du PIB, en cinq ans, l'effort budgétaire en faveur des missions de sécurité. Vous l'avez repoussée, hélas, ce qui est fort dommage.
La sécurité est la première des libertés et, en la matière, les Français attendent du Gouvernement qu'il prenne la mesure de la situation. Il n'en est rien. C'est pourquoi le groupe les Républicains votera contre les crédits de la mission « sécurités ».