à la fin, lassés de cette lourdeur administrative, ils vont eux-mêmes acheter, avec leur propre argent, l'ampoule ou les stylos dont ils ont besoin au supermarché du coin. Ce n'est pas normal : nous devrions être capables de laisser la gestion d'une partie de ce budget aux commissariats. Les policiers de terrain vous en seraient reconnaissants. Par ailleurs, on peut déplorer la baisse des dépenses de fonctionnement dans la police nationale.
Soixante-quinze millions d'euros ont été budgétés au titre de la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale. Cette somme intéressante permettrait de satisfaire certaines demandes si ce budget ne servait pas de variable d'ajustement. En effet, ces 75 millions d'euros n'étant pas sanctuarisés, ils ne permettront pas directement de mettre cette réserve sur pied car de l'argent est régulièrement prélevé pour répondre aux demandes complémentaires d'autres programmes. Cela laisse les gendarmes d'active et les réservistes dans l'expectative, sans possibilité de prévoir s'ils travailleront le lendemain.
On peut également regretter que l'augmentation du nombre de gendarmes et de policiers ne soit pas clairement fléchée – même si cette décision est compréhensible, puisque l'affectation de ces professionnels est décidée dès leur sortie de l'école. Une augmentation du nombre de gendarmes et policiers affectés au maintien de l'ordre – c'est-à-dire aux compagnies républicaines de sécurité et aux escadrons de gendarmerie mobile – serait néanmoins souhaitable : durant la longue crise des gilets jaunes, chacun a pu constater que c'est là que les besoins en personnel étaient les plus criants. Un budget supplémentaire fléché permettrait non seulement de répartir ailleurs les gendarmes des cinquièmes pelotons mais aussi de porter l'effectif des escadrons de gendarmerie mobile à 120, 125 voire 130 gendarmes, ce qui est nécessaire.
L'augmentation du budget de sécurisation des casernes est une mesure très positive que nous saluons. Mais quid de la réfection de certaines casernes et commissariats dont l'état est très problématique ? L'augmentation des crédits n'est malheureusement pas à la hauteur de la situation.
Nous voterons ce programme dont les crédits sont en hausse. Il serait néanmoins nécessaire d'avoir un budget encore plus ambitieux et surtout de flécher les investissements.