Intervention de Michèle Victory

Réunion du mercredi 30 octobre 2019 à 15h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

Notre intervention sera en phase avec celle du rapporteur pour avis, M. Régis Juanico.

Nous parlons budget. Certes, les chiffres ne sont toujours que les instruments de notre discours et d'un récit que nous voulons faire. Ils ne disent pas la vérité ni ne la récusent forcément. Ils sont au sommet d'un iceberg, dont ils constituent une partie visible. La discussion est donc sans fin. Nous nous attacherons alors à la manière dont la lecture peut s'en faire, et à donner peut-être une autre version de la réalité.

Le transfert des crédits correspondant à la masse salariale des CTS vers le programme 219 reste pour nous, comme pour de nombreux acteurs locaux, incompréhensible.

Nous regrettons profondément que les crédits dirigés vers la jeunesse et la vie associative soient fléchés pour 30 millions d'euros vers le SNU, au détriment du service civique. Nous vous l'avons déjà dit, monsieur le ministre, et nous continuerons à revendiquer la place de l'école républicaine dans la formation et l'accompagnement de nos jeunes citoyens. Nous pensons que ce dispositif, que vous mettez en place sur l'injonction du Président de la République, ne sera en aucun cas une réponse efficace aux difficultés d'intégration d'une partie de notre jeunesse. Nous préférerions donner des moyens au service civique plutôt que d'inventer, pour nous faire plaisir, de nouvelles usines à gaz.

Une question à ce propos : sur quels crédits de la mission Jeunesse et vie associative les 4 millions finançant le SNU en 2019 ont-ils été prélevés ?

Nous avions également été un peu circonspects concernant l'ANS, sur laquelle nous avons voté après sa création. Sa gouvernance et la place laissée au ministère des Sports dans ce nouvel agencement nous posent question, de même que son financement. L'on peut craindre que les politiques nationales ne soient plus pensées à l'échelle de l'ensemble du territoire.

D'autres points enfin nous interrogent encore : la place du sport-santé sans crédits nouveaux d'investissement, le continuum entre le sport scolaire et le sport pour tous, l'égalité hommes-femmes, non seulement dans la politique liée à la pratique et à la performance mais aussi dans celle liée à la gouvernance et à la reconnaissance des femmes dans la chaîne de décision et dans l'implication au quotidien pour le sport français, ainsi que les dispositifs en faveur du handisport et d'un sport partagé.

Dans le domaine du sport comme dans d'autres domaines, la sous-consommation de certains crédits interroge également, alors que les acteurs plaident sur tout le territoire pour un accompagnement plus ambitieux de leurs projets. Comment peut-on expliquer ces pertes et ces sous-consommations ?

Des questions restent ouvertes également autour des sportifs de haut niveau, comme le demeurent les problématiques liées à la place de la France au niveau international pour les futurs JOP.

Pour conclure, nous constatons une stabilisation des crédits, qui ne nous rassure pas. La pratique sportive au quotidien, dont chacun s'accorde à reconnaître l'importance dans notre société, doit trouver une oreille attentive. Le groupe Socialistes et apparentés proposera des amendements correctifs à certains manques, que nous souhaiterions voir adopter. Nous ne voterons pas les crédits tels qu'ils sont présentés.

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