Les présidents d'associations sur nos territoires ont reçu deux balles dans la tête. La première a été la quasi-disparition des emplois aidés : sur 320 000 emplois aidés, moins de 60 000 actuellement subsistent. Les présidents d'associations nous indiquent que leurs moyens ont chuté considérablement.
La deuxième balle dans la tête tient à l'asphyxie des collectivités territoriales, qui les empêche de soutenir les associations.
J'ai réuni il y a quatre mois les associations de mon département, pour faire le point avec elles sur leurs besoins : Elles étaient au nombre de 200. Je conseille d'ailleurs à mes collègues de faire le même exercice, c'est très intéressant. J'ai été frappé par le discours des présidents de ces associations, qui me disaient qu'ils n'avaient plus les moyens de fonctionner.
À cet égard, je pense évidemment aux départements. Je suis issu d'un département rural, la Meuse, qui soutenait auparavant toutes les politiques sportives mais n'a plus aujourd'hui les moyens de le faire.
L'État affirme qu'il est présent, et qu'il faut transférer les moyens. Mais pour le faire, il faut de gros tuyaux et un débit important !
Des moyens importants sont mis en oeuvre, mais ils sont destinés avant tout aux Jeux olympiques et non aux équipements sportifs de qualité. Je souhaitais précisément poser une question sur ce point : quel sera l'impact des investissements pour les Jeux olympiques sur les politiques d'infrastructure ?
Actuellement, 129 millions d'euros sont inscrits en 2020 sur les JOP, dont seulement 28 millions sont fléchés vers les équipements sportifs. Les grands investissements de l'État aideront-ils réellement à structurer les équipements sportifs sur nos territoires ?
Je regrette véritablement qu'il n'y ait pas de hausse des subventions destinées aux associations sportives de proximité, ainsi que l'absence de véritable contractualisation avec nos territoires. Les présidents d'associations insistent sur le fait qu'ils souhaiteraient avoir la certitude de la pérennité de leurs moyens.
Madame la ministre, ne pourriez-vous pas dire au Président de la République qu'il revient à l'État de mener une politique sportive de haut niveau, tandis que les politiques sportives de proximité sont de la responsabilité des collectivités ?
Nous avons supprimé la réserve parlementaire de 50 millions d'euros pour « faire du saupoudrage ». Que fait-on avec les fonds maintenant ? Nous jouons aux dés. Ce n'est pas mieux ! Ne pensez-vous pas que nous pourrions donner directement ces moyens aux collectivités ? L'État doit « lâcher du lest » dans ces domaines.
Enfin, concernant la jeunesse, comment ne pas regretter que le SNU prenne la totalité des moyens destinés à la jeunesse ? Je porte pour ma part un regard très sévère sur ce dispositif. Monsieur le secrétaire d'État, pourriez-vous nous donner votre jugement sur ce sujet ? N'aurions-nous pas intérêt à soutenir davantage les emplois du service civique, qui nous paraissent intéressants, à condition de ne pas procéder au même effet de « yoyo » qui se présentait avec les emplois aidés ?