Monsieur le rapporteur pour avis, je me réjouis que vous reconnaissiez la hausse de notre budget, même si vous la limitez à 4 % après quelques retraitements.
L'année dernière, nous avions proposé d'effectuer quelques retraitements, mais vous n'aviez pas employé la même méthode, puisque nous pouvions percevoir une baisse. Finalement, nous avons réussi à augmenter de 55 millions d'euros les moyens d'intervention.
De la même manière, lorsque je suis arrivée à la tête du ministère des Sports, tout le monde me disait qu'il n'était pas normal que le budget n'augmente pas en prévision de l'organisation des JOP. Or vous me dites aujourd'hui qu'il n'est pas normal que ce budget augmente, alors que nous devons organiser les Jeux. En réalité, nous avons effectivement la responsabilité de cette organisation. Et nous devons assumer les Jeux.
Je trouve plutôt réjouissant que le ministère des Sports assume les Jeux, d'autant que le budget accordé bénéficiera en grande partie au sport pour tous. Sur les 129 millions consacrés aujourd'hui à la Solidéo dans le budget pour 2020, 28 millions sont effectivement consacrés aux équipements nationaux à rénover ou à créer – comme l'Arena 2, à Paris – mais aussi aux équipements de proximité. Or ces équipements de proximité resteront, dans le département de Seine Saint-Denis comme dans d'autres départements d'Île-de-France. De plus, ces 28 millions ne sont qu'une partie de la somme qui leur sera dévolue. En effet, 70 millions seront consacrés au total aux équipements de proximité qui resteront au bénéfice du sport pour tous, une fois les Jeux passés.
Je voudrais revenir également sur ce que M. le rapporteur pour avis mentionne comme étant une dette par rapport au CNDS. Nous entendons parler de dette. Mais il s'agit d'une manière de distribuer l'argent sur plusieurs années au bénéfice des équipements. Vous connaissez bien d'ailleurs ce dispositif, le CNDS ayant toujours fonctionné de cette façon, avec ce que l'on appelle des restes à payer. Nous avons considéré que cette dette était importante à notre arrivée, mais elle datait en réalité d'avant.
Nous essayons, par la création de l'Agence et la mise en place d'un fonctionnement différent, de modifier le système des contributions aux équipements, de manière à ce que cela ne soit plus perçu comme une dette, au fur et à mesure des années.
Pour nous, le maintien du budget consacré à l'ANS est essentiel. Monsieur Larive, sachez que le budget est exactement le même, au centime près, pour l'ANS cette année que l'an passé – pour le sport pour tous comme pour le sport de haut niveau. Cette stabilisation est en quelque sorte une hausse. Grâce à l'ANS, nous avons en effet travaillé cette année sur la nouvelle gouvernance du sport. Celle-ci constituera un levier pour trouver d'autres financements, en coordonnant mieux les financements en provenance des acteurs économiques, des collectivités et des fédérations. Ces dernières sont en effet d'accord pour mobiliser des fonds propres en faveur des dispositifs que nous décidons ensemble. L'État maintient donc le niveau de ses crédits, tandis que cette nouvelle gouvernance permet de solliciter de façon plus mutualisée, plus cohérente et plus conséquente les moyens des autres acteurs. C'est le choix que nous avons fait.
À mon sens, le sport ne doit pas se limiter aux portes du ministère des Sports. Mon travail est de le porter au sein des autres ministères et de susciter leur engagement en sa faveur. C'est ainsi que je parviendrai à remplir l'engagement du Président de la République de faire changer la place du sport dans notre société.
Il faut que nous arrivions à utiliser plus et mieux les 4 milliards consacrés aujourd'hui aux salaires des professeurs de sport dans les écoles. Nous devons aller dans le même sens avec les professeurs d'Éducation physique et sportive du secondaire.
Il faut aussi que nous réussissions avec les autres ministères – ministère de l'Enseignement supérieur et la Recherche, ministère du Travail, ministère des Solidarités et de la Santé – à faire reconnaître que le sport est bon pour la santé et qu'il est également un moyen d'insérer les gens dans la société.
Ce travail n'est pas seulement celui de la ministre des Sports. Il concerne aussi les autres ministres. Je m'efforce de les motiver pour qu'une partie de leur budget s'unisse à celui du ministère des Sports, afin que nous parvenions ensemble à mobiliser le budget des collectivités ainsi que les ressources des associations sportives – ressources humaines, bénévolat, heures d'entraînement de nos athlètes, etc. – dans les territoires.
Ce sont des efforts que je souhaite conjuguer, sans me dire uniquement que mon budget doit doubler, tripler, ou quadrupler. Il est d'ailleurs beaucoup plus intéressant d'aller à la découverte des dispositifs existants dans les autres ministères et de voir comment ils peuvent servir le sport et, inversement, comme le sport peut les servir.