Ce plan « Aisance aquatique » s'adresse cette année en priorité au public le plus touché que sont les enfants de moins de six ans – public qui ne fait l'objet aujourd'hui d'aucun programme. En effet, il ne fait pas l'objet d'une attention particulière chez les maîtres-nageurs, qui demandent aux parents de revenir plus tard, leurs enfants n'ayant pas la motricité suffisante pour apprendre à nager. En outre, la natation scolaire commence à six ans et, au-delà des bébés nageurs, les associations sportives ne reçoivent les groupes débutants qu'après l'âge de six ans. L'enjeu est donc de parvenir à proposer une réforme de la natation scolaire, pour que les élèves d'école maternelle puissent accéder à l'aisance aquatique par le biais des apprentissages massés dits « classes bleues ». C'est une vraie nouveauté.
Nous souhaitons également impliquer davantage le mouvement associatif pour que les associations soient véritablement les opérateurs de cette réforme de la natation scolaire. L'idée est aussi de proposer une démarche pédagogique nouvelle que l'on démocratise aujourd'hui auprès des parents, des professeurs des écoles, des encadrants des associations et des centres de loisirs. Il s'agit d'un véritable enjeu de santé publique, autour duquel j'espère pouvoir mobiliser bientôt d'autres ministres comme Mme Agnès Buzyn pour la Santé et M. Christophe Castaner pour l'Intérieur. Ils ont un vrai rôle à jouer, aux côtés de Jean-Michel Blanquer et de moi-même, pour mettre en oeuvre un plan de lutte contre les noyades. Ce plan est très attendu par nos concitoyens, qui commencent à prendre conscience de l'ampleur de ces drames. Ceux-ci seront en outre accentués par le réchauffement climatique, qui entraînera une augmentation des constructions de piscines individuelles, ainsi qu'une hausse de la fréquentation des cours d'eau non surveillés. En l'absence d'une sensibilisation massive à cette cause, les chiffres des noyades ne feront donc qu'augmenter.