L'amendement me permet de répondre aux questions posées précédemment. Personne ne pense que notre politique de sécurité routière se résume à ce que vous appelez le tout-radar. Le Comité interministériel de la sécurité routière a défini dix-huit mesures, arrêtées sous l'autorité du Premier ministre, lesquelles concernent les radars, mais aussi la lutte contre la conduite sous l'emprise d'alcool – qui représente, comme les stupéfiants, la cause d'environ 30 % des accidents mortels – , la lutte contre l'utilisation du téléphone au volant – cause de 10 % des accidents corporels – , et l'établissement de sanctions à l'encontre de fautes de comportement graves, comme l'usage d'alcool et de stupéfiants, hélas trop souvent concomitants.
Je vais répéter les propos que j'ai déjà tenus il y a quelques instants, mais je ne sais pas si vous étiez déjà arrivé, monsieur Chenu : cessons de dire que les radars sont une machine à cash. Quelle est la réalité ? Je vais citer les chiffres exacts : en 2018, les recettes des radars ont été de 864,4 millions d'euros ; la même année, l'État a investi 3,770 milliards d'euros dans la lutte contre l'insécurité routière ; le coût pour la société de l'insécurité routière et des accidents s'élève à 35 milliards d'euros. Cessons définitivement de dire, tant pour assurer la qualité du débat que pour assumer notre responsabilité dans les actions de prévention routière, que les radars rapportent de l'argent.
Ils ne rapportent rien à l'État ! L'État investit dans la prévention routière quatre fois les recettes théoriques apportées par les radars. Voici la réalité : les radars, comme l'ensemble de la politique de sécurité routière, nous imposent des contraintes, en l'occurrence de respecter la loi. J'estime qu'à l'Assemblée nationale, tout outil visant à faire respecter la loi devrait être soutenu, et non pas contesté.