La mission « Immigration, asile et intégration » doit, comme la mission « Sécurités », relever des défis majeurs. Nous devons, par conséquent, y consacrer d'importants moyens afin de lutter contre l'immigration irrégulière qui ne cesse de s'accroître, mais aussi de mieux accueillir, le cas échéant.
Nous pouvons regretter le caractère tardif des annonces du Premier ministre, car nous aurions aimé en débattre ce soir.
Les crédits consacrés à la lutte contre l'immigration irrégulière ont diminué par rapport à 2018, ce qui est paradoxal. Nous devrions accorder davantage de moyens, notamment pour assurer le fonctionnement des centres de rétention administrative ou renforcer les reconduites à la frontière. Le Gouvernement doit envoyer un signal fort pour témoigner de sa détermination à lutter contre l'immigration irrégulière. Pouvez-vous, monsieur le secrétaire d'État, nous expliquer les raisons de ce recul ?
Qui plus est, le contrôle de cette immigration ne peut se faire sans l'Europe. Le nombre d'agents de Frontex devra être porté à 10 000 d'ici à 2027, ce qui résulte d'ailleurs de la hausse du prélèvement européen pour la France. Comment les agents de Frontex seront-ils répartis en Europe et dans notre territoire ? Quelles seront leurs interactions avec les agents nationaux ?
Les frontières nationales sont un autre sujet de préoccupation dans les relations entre la France et l'Europe. Sans remettre en cause notre appartenance à l'espace Schengen, quels moyens comptez-vous accorder, monsieur le secrétaire d'État, pour soutenir ceux qui sont en première ligne ainsi que les forces de sécurité à bout de souffle ? Qu'en est-il, ainsi, de la situation à Calais ?
S'agissant des centres de rétention administrative, je sollicite votre avis concernant deux sujets évoqués lors de la visite de la commission d'enquête à Calais. Que pensez-vous tout d'abord de la demande, formulée par la Direction générale des étrangers en France, d'équiper ces centres en consoles de jeux, bouquets satellites, agrès, au prétexte de calmer les esprits des personnes détenues ? Ne serait-il pas préférable de faire preuve en amont d'autorité pour inculquer une certaine discipline aux immigrés illégaux ? Par ailleurs, ne conviendrait-il pas d'externaliser le service de sécurité de ces centres afin de recentrer les agents de la police aux frontières sur leurs missions premières ?
L'intégration est aussi un enjeu important pour notre économie. Du fait du nombre grandissant d'entreprises sous tension, beaucoup d'entreprises sont volontaires pour recruter et intégrer des demandeurs d'asile, mais elles sont soumises à de fortes contraintes administratives. Qu'en pensez-vous ? Quelles mesures comptez-vous prendre pour aider nos entreprises à se développer tout en donnant du travail à ces personnes qualifiées ?
Vous relancez l'idée des quotas, mais cela ne nous semble pas être la bonne solution. Nous préférons faire confiance aux entreprises qui savent comment recruter. Nous souhaiterions simplement que l'administration les laisse travailler.
D'autres problématiques se posent avec acuité. Qu'en est-il du Brexit, de la douane, de la police des frontières ? De la participation budgétaire de la France suite aux accords avec la Turquie ? J'ai bien noté que les fonds négociés jusqu'alors ont été versés et qu'aucun nouveau versement n'est prévu pour 2020. Cette dépense est-elle bien derrière nous ? Nous ne devons pas céder au chantage d'un dirigeant étranger.