À titre personnel, j'émets un avis défavorable à cet amendement.
Comme l'a dit Alexandre Holroyd, il y a un effet d'optique : on a l'impression que l'effort en matière de lutte conte l'immigration irrégulière baisse alors que ce sont les lourdes dépenses d'investissement consenties l'an dernier qui diminuent, passant de 40 à 20 millions d'euros. Même à ce niveau, elles restent d'ailleurs très supérieures à ce qu'elles étaient au cours des cinq années précédentes puisqu'elles évoluaient entre 2 et 4 millions d'euros par an. Avant 2019, les investissements dans les CRA étaient donc cinq à six fois moins élevés que cette année.
Vous pouvez vous référer à la page 36 de notre rapport où un graphique illustre de manière très nette ce phénomène. L'essentiel ayant été fait, l'effort d'investissement s'est ralenti cette année.
En dehors des places en CRA, il existe d'ailleurs d'autres leviers d'action pour faciliter les reconduites à la frontière : l'effort diplomatique, qui se mesure à l'augmentation de la délivrance des laissez-passer consulaires ; l'aide au retour volontaire qui aurait pu susciter de votre part des amendements proposant d'augmenter le budget qui lui est alloué. Nous aurions presque pu, Alexandre Holroyd et moi, donner un avis de sagesse, sinon un avis favorable, à de tels amendements.