Avec l'article 28, nous abordons la revalorisation de l'ASPA, qui sera portée à 903 euros par mois pour une personne seule d'ici le 1er janvier 2020. Nous nous réjouissons évidemment de cette mesure. Nous soulignons cependant, comme l'orateur précédent, que le montant de 903 euros reste sous le seuil de pauvreté.
Cet article me donne également l'occasion de revenir sur la situation de retraités qui restent très largement en dessous de ce seuil et qui malheureusement ne seront pas concernés par cette revalorisation – ils n'en demanderaient d'ailleurs pas tant ! Il s'agit des agriculteurs et, plus encore, de leurs conjointes. Revalorisées à 75 % du SMIC sous le précédent quinquennat, leurs retraites auraient dû atteindre 85 % du SMIC, conformément à l'engagement du précédent gouvernement.
Madame la ministre, pourquoi nos agriculteurs ne bénéficieraient-ils pas des mêmes minima sociaux que toute autre personne ? Pourquoi les futures retraites d'agriculteurs ne seraient-elles pas calculées, comme dans les autres régimes du secteur privé, sur les vingt-cinq meilleures années de cotisations et non plus sur la totalité de leur carrière ? Pourquoi les agriculteurs ne pourraient-ils pas, comme tout autre, bénéficier de la bonification pour trois enfants et plus ? Pourquoi avoir refusé, la semaine dernière, nos amendements visant au rétablissement de la demi-part fiscale des veuves et des veufs, notamment pour les agriculteurs ? Autant de questions qui restent sans réponse, et qui pourtant relèvent de la solidarité nationale. Autant de questions qui relèvent de votre fonction, madame la ministre des solidarités ! Il n'est plus acceptable qu'après avoir consacré autant d'années à un travail difficile et éprouvant, les agriculteurs retraités et leurs conjoints ne bénéficient pas de plus de considération et de solidarité.