Je prendrai tout le temps nécessaire pour défendre ces deux amendements, même s'ils sont proches l'un de l'autre : nous irons jusqu'au bout du débat.
Par l'amendement no 1100 , nous proposons de créer un programme « Sauvetage des naufragés », afin de financer au moins un navire affrété par l'État français pour porter secours en Méditerranée aux navires en détresse. Il faut mettre un terme à cette inaction meurtrière qui fait de la Méditerranée, carrefour historique d'échanges, un cimetière, avec déjà plus de 2 260 personnes migrantes qui y sont mortes en 2018, noyées en mer, selon l'Organisation des Nations unies. Nous proposons de redéployer 13,756 millions d'euros dans ce nouveau fonds à partir de l'augmentation budgétaire exceptionnelle que le Gouvernement a prévue pour 2020 en vue d'augmenter les places en centres de rétention administrative.
Dans son rapport annuel pour 2018, l'ONG SOS Méditerranée affirmait disposer d'un budget annuel de 6,878 millions d'euros. Nous proposons que l'État français investisse le double. Une telle mission ne devrait en effet pas reposer sur les contributions de généreux donateurs humanistes. Au nom de l'intérêt général humain, elle doit relever du budget de la collectivité publique.
L'amendement no 1101 , quant à lui, propose de créer un même fonds pour que le navire Ocean Viking de l'ONG SOS Méditerranée, qui remplace l'Aquarius depuis juillet 2019, bénéficie d'une subvention de 6,878 millions d'euros en 2020 et ne soit pas entravé dans l'exercice de ses missions de sauvetage en mer. Le montant est calculé sur la base du budget annuel dont dispose l'ONG. Compte tenu la mission d'intérêt général et d'humanité remplie par cette organisation avec son navire, il nous semble nécessaire de pourvoir à son financement. Ce budget doit aller de pair avec l'octroi à l'Ocean Viking du pavillon français, face au refus coupable et inacceptable du Gouvernement de le lui octroyer jusqu'à présent, en méconnaissance de notre tradition républicaine issue de la Révolution de 1789.