C'est le troisième budget que vous nous présentez sur l'immigration, et c'est la troisième fois que le nombre de demandeurs d'asile pour l'année à venir est manifestement sous-estimé. Chaque fois, les députés de tous les bancs alertent le Gouvernement sur l'aberration consistant à fonder un budget sur une hypothèse d'augmentation zéro de la demande d'asile. Cette remarque est également valable pour les moyens de l'OFPRA – certes, ils augmentent, mais c'est surtout pour évacuer le stock de demandes d'asile, et non pour faire face à un flux nouveau de demandes.
Comme vous ne faites rien, ni pour limiter le nombre de nouveaux demandeurs d'asile arrivant sur le territoire de la République, ni pour éviter les flux « rebond » de demandeurs d'asile déboutés dans un autre pays d'Europe et tentant leur chance en France, vous ne pourrez pas diminuer le délai de traitement des demandes. Pour preuve, ce délai est resté parfaitement stable depuis l'adoption de la loi Collomb – la loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie – , alors que des moyens juridiques ont été mis en oeuvre pour le diminuer.
Si nous voulons être parfaitement sincères d'un point de vue budgétaire, nous sommes obligés de voter l'amendement présenté par nos collègues du groupe La France insoumise. Certes, on peut discuter de l'origine des fonds redéployés – je n'approuve pas la proposition de nos collègues sur ce point – ,…