Je voudrais apporter quelques éléments complémentaires pour alimenter notre réflexion. Il s'agit de l'accès à une prestation sociale, l'ASPA, dont le montant sera revalorisé progressivement en trois ans. Les personnes âgées les plus pauvres survivent avec moins de 800 euros par mois, parfois plutôt 300 ou 400 euros. Ces personnes ne recourent pas à l'ASPA : comment pourrions-nous leur faciliter l'accès à ce droit ? Il s'agit de personnes qui ont travaillé, qui ont eu des parcours difficiles et des carrières fragmentées.
Les dispositions de cet amendement visent les collectivités de l'article 73, c'est-à-dire les outre-mer. Ces collectivités présentent en effet une singularité historique : l'égalité sociale n'y a été reconnue qu'en 1996, cinquante ans après la départementalisation. Les gens qui ont travaillé dans ces collectivités n'avaient pas les mêmes ressources, pas les mêmes salaires que les travailleurs de la France métropolitaine. Ils n'ont donc pas reçu le fruit du paiement de leurs cotisations sociales. En outre, ils ont subi un chômage structurel.
Nous proposons donc de ne pas prendre en compte la valeur de la résidence principale dans le calcul du patrimoine soumis à la récupération. Le but est d'ouvrir plus largement le droit à l'ASPA, de faire disparaître ce « risque » du recours sur succession, pour les personnes dont j'ai parlé, qui subissent une véritable triple peine. Cela permettra indirectement de ne pas appauvrir leurs enfants et leurs petits-enfants, eux-mêmes déjà très modestes, en obligeant la personne âgée à avoir recours à la solidarité familiale.