Vous nous expliquez, madame la ministre, que vous ne remettez pas en cause le principe de l'AME, que vous y êtes même très attachée. Cependant, vous en diminuez le budget. Cela s'apparente à une remise en cause.
Le rapport de l'IGAS dénombre les cas de recours abusifs à l'AME, soit quarante-trois personnes dialysées, quatre-vingt-quatorze accouchements et dix cancers, afin de justifier une loi restreignant le droit à la santé des migrants et des demandeurs d'asile. À l'échelle de la France, c'est indigne.
Vous parlez d'exemplarité, mais la vôtre est sélective. Pour être exemplaire, vous voulez développer des dispositifs que vous reconnaissez peu exploités, mais, pour ce faire, vous diminuez une fois de plus les crédits de l'AME.
Ce sujet me rappelle étrangement celui de la déchéance de nationalité sous le précédent gouvernement. Au moins la majorité parlementaire s'y était-elle opposée.
Que se passera-t-il ? Vous voulez séduire un électorat votant pour l'extrême droite, et, pour y parvenir, vous vous reniez. En définitive, vous renierez vos valeurs et vous renforcerez le Rassemblement national. C'est pitoyable !