Prévenir et lutter contre l'illettrisme est un défi très fort pour l'outre-mer. Si la prévention relève de l'éducation nationale, la politique de lutte contre l'illettrisme peut aussi s'appuyer sur les dispositifs de formation professionnelle. Au cours des assises pour l'outre-mer, les ultramarins ont placé l'enseignement en tête de leurs préoccupations pour la jeunesse, à juste titre puisque plus de 20 % de la population ultramarine, entre 16 et 65 ans, est concernée par l'illettrisme, soit cinq fois plus que dans l'Hexagone. Par ailleurs, les jeunes y sont deux fois plus nombreux à sortir du système scolaire sans qualification.
Nous ne pouvons laisser en déshérence ce capital humain. Le Président de la République, en visite à La Réunion la semaine dernière, a rappelé que l'illettrisme se combattait dès le plus jeune âge. Des mesures figurent d'ailleurs dans le livre bleu et nous tenons cette feuille de route : investissements dans de nouvelles écoles dans les territoires ultramarins qui manquent d'infrastructures – la Guyane et Mayotte en premier lieu – , instruction obligatoire dès l'âge de 3 ans et dès la rentrée 2019, dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les zones d'éducation prioritaire – 100 % à Mayotte à la rentrée 2019 et cette mesure porte déjà ses fruits, selon le recteur de La Réunion – , extension du dispositif « devoirs faits » à tous les élèves du primaire et mise en place de programmes de réussite éducative dans tous les quartiers des politiques de la ville en outre-mer, financement d'une politique partenariale et ambitieuse au service de la lutte contre l'illettrisme grâce aux pactes régionaux d'investissement dans les compétences. Enfin, j'ai demandé à chaque préfet de travailler avec les recteurs et les directeurs des affaires culturelles de leur territoire pour renforcer le rôle des délégués régionaux afin de mieux identifier les actions menées et de les évaluer le plus tôt possible.
Je vous demande de nous laisser le temps d'évaluer ces mesures qui sont déjà mises en oeuvre. Nous pourrons alors débattre du bilan de ces actions menées en 2019 et en 2020. Je vous invite à retirer votre amendement sinon avis défavorable.