Il s'inscrit dans le long combat que je mène pour doter l'Initiative française pour les récifs coralliens, l'IFRECOR, de moyens supplémentaires. La France est un leader mondial grâce à ses territoires d'outre-mer. Cela s'accompagne d'une responsabilité importante. En 2016, la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a prévu de mener une politique plus volontariste et d'accorder à l'IFRECOR des moyens supplémentaires, ce qui a été fait : aujourd'hui, elle dispose d'environ 1 million d'euros de crédits répartis entre la mission « Outre-mer » et la mission « Écologie, développement et mobilité durables ».
Néanmoins, les objectifs sont très ambitieux : protéger 100 % des récifs coralliens en 2025, et 75 % dès 2021, c'est-à-dire dans seulement deux ans. Or aujourd'hui, sauf erreur de ma part, cette protection n'existe pour aucun des récifs. L'ambition est louable mais, étant données leurs dimensions, leur situation et leur exposition à des dangers tels que le réchauffement climatique, l'acidification des océans et une pollution dévastatrice par les microbilles de plastique, le temps presse. Pour user d'une métaphore un peu bancale, les océans brûlent et les récifs aussi !
Les 300 000 euros que je sollicite visent donc à répondre aux besoins des comités locaux de l'IFRECOR qui se plaignent du manque de moyens alloués au financement de leurs initiatives. Cette somme est modeste au regard des défis à relever : je rappelle que les récifs coralliens concentrent 95 % de la biodiversité du littoral français, océanique et continental. On nous promet que 75 % d'entre eux seront protégés d'ici deux ans mais, je le crains, le temps joue contre nous.
J'espère que ma proposition recevra ici un accueil favorable. Cela n'a pas été le cas en commission des lois cette année, ni l'année dernière. J'ai également déposé cet amendement lors de l'examen du budget de la mission « Écologie, développement et mobilité durables » : il a été rejeté, mais je reste convaincu qu'un effort de 300 000 euros est tout à fait raisonnable pour financer la préservation de ces écosystèmes marins très menacés.