Madame la ministre, je tiens à souligner, à la suite de l'intervention de Mme Ramassamy, que si je ne doute pas de votre sincérité, vous le savez, en revanche, je m'interroge sur votre périmètre ministériel, qui pose un vrai problème. Je suis convaincu que le périmètre qu'on vous autorise aujourd'hui à gérer n'est pas le bon, parce que vous n'avez pas le pouvoir de passer du stade de l'observation et de l'analyse à celui des projets et de l'action. Ce n'est pas de votre faute : la République n'a pas saisi la complexité des pays d'outre-mer.
La France est le seul pays où le soleil ne se couche jamais : il est très difficile de régir une situation aussi complexe – d'où le malaise que nous ressentons.
Je serai plus dur, s'agissant de la façon dont la France aborde les écosystèmes des pays d'outre-mer, sous l'angle esthétique d'une contemplation divine de la nature. Alors que M. Dunoyer présente un amendement pour plaider une cause utile, voire fondamentale, nous nous demandons quand la France reconnaîtra enfin les valeurs écosystémiques liées aux richesses écologiques des pays d'outre-mer. Nous devons prendre conscience de ces valeurs écosystémiques, qui ne sont pas seulement d'ordre pécuniaire, mais assurent avant tout l'équilibre écologique et donc la préservation de la planète. C'est un peu grâce à nous que la planète ne s'est pas effondrée !
Or il est d'autant plus regrettable que cette prise de conscience ne soit pas intégrée à la dynamique actuelle que, chacun le sait, nous assisterons bientôt à la chute des énergies fossiles et à l'émergence des énergies vertes et bleues. N'auriez-vous pas intérêt à identifier les valeurs écosystémiques, de façon à les mettre sur la table de la négociation mondiale et à leur donner la place qu'elles méritent, qui ne relève pas de l'assistance ou de la supplication ? Les subventions doivent avoir pour finalité de protéger un écosystème fondamental pour la planète tout entière.