La mission « Travail et emploi » du projet de loi de finances pour 2020 est l'aboutissement de plusieurs réformes que nous avons adoptées successivement depuis le début de la législature.
L'un des défis majeurs que doit relever notre pays – le coeur de notre bataille – est la lutte contre le chômage de masse, en particulier celui qui frappe les jeunes et les publics les plus éloignés de l'emploi. C'est un combat transpartisan que nous avons à mener.
Le Gouvernement et sa majorité ont choisi d'investir massivement dans la formation et le service public de l'emploi. Les 12,3 milliards d'euros de crédits alloués à la mission « Travail et emploi » en témoignent. Il s'agit de nous donner les moyens budgétaires de préserver notre pacte républicain fondé sur les valeurs d'égalité, de solidarité et de travail pour tous nos concitoyens.
Notre devoir est de protéger la personne, en lui donnant les moyens d'évoluer, plutôt que de protéger les emplois, qui finiront demain par disparaître. L'accroissement des compétences des individus est un enjeu de société, qui pèsera sur la compétitivité de nos entreprises et sur notre croissance.
La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, promulguée en septembre 2018, a une double ambition s'agissant de la formation : celle-ci doit être un bouclier protecteur et un outil d'émancipation pour les individus, et, en même temps, constituer un investissement pour renforcer la compétitivité des entreprises et l'employabilité des salariés.
Si la situation de l'emploi s'améliore, puisque le taux de chômage est désormais de 8,3 %, ce taux reste élevé, alors que les entreprises ont du mal à recruter, en particulier dans les secteurs du bâtiment, de l'industrie et des services.
Notre politique active du marché du travail a néanmoins permis de belles avancées, en vue de le rendre plus accessible, plus juste, plus efficace, plus transparent et plus agile.
Plus accessible, tout d'abord, avec le compte personnel de formation en euros, dont l'application mobile est attendue le 21 novembre prochain. Désormais, chaque candidat aura directement accès aux informations sur l'ensemble des formations, le taux d'employabilité et les salaires prévisionnels.
Plus juste, ensuite, avec le grand plan d'investissement dans les compétences, doté de 15 milliards d'euros, qui permet de mieux former et d'accompagner 2 millions de personnes peu qualifiées, les chômeurs de longue durée et les jeunes, vers un retour à l'emploi. On recense déjà 200 000 bénéficiaires en 2018, l'objectif de doubler ce chiffre en 2019 étant presque atteint aujourd'hui.
Plus juste, aussi, avec le dispositif d'insertion par l'activité économique, dont bénéficieront 100 000 personnes supplémentaires à l'horizon de 2022.
Plus efficace et plus transparent, enfin, avec la réforme de l'assurance chômage. Nous souhaitons améliorer les services d'aide au retour à l'emploi et les rendre plus efficaces. Grâce aux conseillers en évolution professionnelle, les demandeurs d'emploi seront mieux accompagnés, à raison de deux demi-journées le mois suivant leur inscription. Cette réforme va également permettre d'ouvrir de nouveaux droits pour les travailleurs indépendants, ainsi que pour les salariés souhaitant démissionner et monter leur projet professionnel.
Avec les nouvelles règles d'indemnisation chômage que nous allons appliquer, des règles plus justes, notre système restera l'un des plus favorables d'Europe – ne l'oublions pas, chers collègues !