En juillet 2018, j'ai signé avec Sophie Cluzel, la secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, une convention avec le secteur des entreprises adaptées, représenté par l'Union nationale des entreprises adaptées, l'UNEA, l'Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis, l'UNAPEI, et APF France handicap. Après des mois de travail et de concertation, nous nous sommes fixé un objectif commun, qui consiste à faire grandir ce dispositif, qui concerne aujourd'hui 40 000 personnes en situation de handicap, pour atteindre progressivement, à l'horizon 2022, 80 000 bénéficiaires par an. C'est important, car ce tremplin vers l'emploi porte ses fruits et se révèle essentiel pour de nombreuses personnes en situation de handicap qui ne sont pas en mesure d'occuper immédiatement des emplois ne faisant pas l'objet d'aides financières.
Cette année, nous avons travaillé avec l'ensemble des acteurs du secteur sur les conditions nécessaires pour leur permettre de monter en puissance et de transformer leur modèle économique. Ce sont eux qui ont souhaité ne pas aller trop vite dans un premier temps, afin de laisser le temps aux structures concernées de changer d'échelle – c'est-à-dire ne pas se contenter de créer des postes supplémentaires, mais aussi travailler autrement, et notamment jouer davantage leur rôle de tremplin vers l'emploi ordinaire. Le dispositif des CDD tremplin, dont nous espérons que 4 000 seront signés en 2020, vient d'ailleurs d'entrer en vigueur.
Pour lancer cette démarche, le secteur a souhaité réaliser, avec mon concours, un tour de France de l'inclusion. Entamé à Pau en ma présence il y a quelques semaines et décliné dans toute la France, il vise à mobiliser les entreprises adaptées pour qu'elles fassent évoluer leur modèle. Cette démarche comprend deux volets. Le premier tend à permettre aux personnes les plus proches de l'emploi de passer, à titre transitoire, par l'entreprise adaptée, afin d'atteindre l'emploi ordinaire. Le second consiste à travailler davantage, dans chaque département, avec les donneurs d'ordre – comme nous le faisons par le moyen de groupes de travail d'entreprise, dans le cadre de la démarche « La France, une chance. Les entreprises s'engagent ! » – , afin d'assurer une continuité entre entreprises ordinaires et entreprises adaptées, donc de donner de plus grandes chances d'emploi ordinaire à nos concitoyens souffrant d'un handicap.