Au contraire de ce qui vient d'être dit, je salue particulièrement l'augmentation de 100 millions d'euros des crédits du programme 177, dédié à l'hébergement, au parcours vers le logement et à l'insertion des personnes vulnérables. Car il est fondamental de favoriser un accès plus direct à un logement autonome et durable grâce à des dispositifs d'accompagnement des personnes sans abri ou des mal logées. Cette stratégie dite du logement d'abord, qui a été présentée par le Président de la République à Toulouse en septembre 2017, commence à porter ses fruits grâce au travail que vous avez conduit, monsieur le ministre. Sachez que la majorité soutient pleinement cette ambition nationale et les efforts consacrés à l'accompagnement des personnes les plus vulnérables.
Nous constatons par ailleurs que le dispositif d'hébergement généraliste subit des tensions importantes, en particulier à l'arrivée de la saison hivernale. Déjà, en 2016, la commission des finances du Sénat avait rendu un rapport alarmant sur les dispositifs d'hébergement d'urgence, mettant en lumière le fait que ceux-ci étaient au bord de l'asphyxie en raison, d'une part, de la sous-budgétisation chronique des crédits consacrés à l'hébergement d'urgence et, d'autre part, d'une demande sans cesse en progression sous l'effet de la crise économique et de la hausse du nombre de demandeurs d'asile. Le rapporteur du Sénat avait également dressé le constat d'une politique publique soumise à de fortes tensions et reposant sur une administration et des structures associatives qui souffraient à l'époque d'un manque de pilotage. Au vu de ce constat, nous avons revalorisé les budgets en loi de finances pour 2018 et pour 2019, ce qui a permis d'apporter d'importantes améliorations à l'hébergement d'urgence.
Hélas, l'urgence est encore là. Monsieur le ministre, pourriez-vous donc détailler la stratégie que vous comptez mettre en oeuvre pour l'hébergement d'urgence et les moyens qui y sont consacrés dans le présent projet de loi de finances ?